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Petite épistémologie de la créativité - première partie

(Sous-titre provisoire: De la contrainte nécessaire.) Une des choses qui font de l’Homme un être vraiment étonnant est sa capacité à in...

jeudi 5 mars 2015

A la recherche du Paradigme

Cet article fait suite à "On ira tous au Paradigme!"


Nous avons pris l’habitude de soigner les symptômes plus que de soigner le mal. Il en va ainsi en médecine par exemple. Quand on tombe malade, qu’il s’agisse d’une maladie de type chronique, d’une maladie digestive, ou bien une maladie des articulations, même une dépression, on soigne les manifestations de ces dernières à l’aide de médicaments. On calme la douleur. Mais on se doute que la maladie ne surgit pas de nulle part. C’est souvent le stress et notre mode de vie, notre alimentation et notre sédentarité qui sont à l’origine des maux qui nous accablent. 

A une autre échelle, celle de la société française ou plus largement celle de la société occidentale par exemple, il existe aussi de nombreux maux qui sont symptomatiques d’un mal que l’on peine à identifier. Il est d’ailleurs probable que les causes des maux qui font souffrir notre corps soient proches des maux qui font souffrir la société ( rythme de vie des citoyens, alimentation industrialisée de masse, sédentarité, etc…) Le point à souligner, c’est cette tendance que nous avons à soigner, partout, les symptômes. On pense qu’à force de soigner ces derniers, de les faire disparaître, on soigne le mal. On éteint le signal d’alarme et parce qu’on ne l’entend plus, on considère que ce qui a déclenché l’alarme a disparu. Pourtant, si l’on fait l’effort d’être honnête, on sait qu’on ne touche pas le cœur du problème en modifiant ses manifestations. Mais c’est comme si nous avions peur d’aller voir ce qui se cache derrière les symptômes. Alors on se rassure hâtivement en se disant que si la douleur a disparu, c’est que les causes qui l’on amenée sont elles aussi parties. Ces causes sont en fait simplement enfouies, niées, négligées. On ne veut pas les voir car elles semblent être incurables. Trop profondes. Tellement liées à notre système, à notre société, à notre nature humaine, qu’on n’imagine pas qu’il soit possible d’y toucher. On sent qu’on a à faire à un problème de taille incommensurable aux aspects très nombreux et imbriqués, et dont on ose péniblement s’approcher.

On parle volontiers de « crise totale », tant on ne saurait dire si cette « crise » est davantage économique, politique, sociale, ou idéologique, écologique… Ou bien si elle a d’abord été économique puis sociale, etc. On peut parler d’une crise de civilisation, comme si notre civilisation affrontait ses propres limites, ce qui est probablement le cas. Toujours est-il que cet imbroglio problématique à visage de crise généralisée semble d’une complexité inextricable. On peine à identifier les causes profondes qui ont conduit à la situation actuelle. Or les défis qui nous attendent ne pourront être relevés, dans le meilleur des cas, que si parvenons à voir un peu plus clair dans ce qui nous arrive. 
D’après les scientifiques, biologistes, géologues, climatologues, il serait 23h57 sur l’horloge de l’humanité, soit 3 minutes avant le tombé de rideaux. C’est dire l’urgence qu’il y a à « faire quelque chose ». 

Voici les étapes de la réflexion que je vous propose ici. Tout d’abord, il s’agira d’expliquer ce qu’est un paradigme. Comment le mettre en évidence ? Pis, comment changer de paradigme ? Ensuite, je proposerai les trois lames de fond qui me semblent être déterminantes dans le rapport qu’entretient la culture occidentale avec la nature. Bien que les trois lames se nourrissent mutuellement les unes des autres, on peut les distinguer chronologiquement pour clarifier la démonstration. De la plus « récente » à la plus ancienne, nous aurons ainsi le Capitalisme (apparu au long des 17ème et 18ème siècle), le Matérialisme (antiquité grecque), La Rationalité ( et la dualité corps/esprit, thème qui jalonne toute l'histoire de la pensée). 
On regardera ces trois lignes paradigmatiques et on constatera qu’elles ne sont pas universelles, inéluctables ou incontournables. Bien au contraire. Au passage, nous aborderons les questions de consommation de masse et information de masse, de servitude volontaire et de souveraineté populaire, donc de démocratie, et nous constaterons que le détenteur de toute puissance n’a jamais cessé d’être le peuple. Nous aborderons aussi les questions de dématérialisation, de transhumanisme, pour voir jusqu'où nous pousse l’image que nous nous faisons de notre condition, puis nous nous attarderons sur une petite critique de la raison qui nous amènera à remettre en cause le postulat de la supériorité de l’homme au sein du règne animal et sur la nature en général. Non pas pour rabaisser l’homme à l’état de bête inepte, mais au contraire, pour faire de notre « exceptionnalité » une faculté présente partout dans la nature.

*

Que l’on ait fait des erreurs par le passé dans nos choix collectifs de société, en pensant bien faire à priori, n’est pas condamnable. On peut tous, toujours, se tromper. Ce qui est inadmissible, c’est de savoir que notre mode de vie épuise la planète, nous tuant le plus sûrement possible, et persévérer dans l’erreur. 

Il est vrai que lorsqu’on naît, qu’on on arrive dans une société donnée, c’est un peu comme si on débarquait au milieu d’une partie de cartes. On se retrouve très rapidement avec un éventail de cartes à jouer en main. On découvre progressivement notre éventail, puis on apprend peu à peu les règles du jeu auquel on joue, et enfin on y joue. Bien qu’on n’ait pas choisit le jeu et qu’on ne sache pas s’il existe d’autres jeux auxquels jouer, on ne peut que continuer la partie qui a été commencée bien avant notre arrivée. La société ne nous a pas attendus pour être ce qu’elle est. Travail, argent, consommation, loisirs, famille. Un petit jeu qui rempli notre existence et qui permet de supporter des choses difficiles (la mort, le désespoir, la solitude par exemple). Un petit jeu auquel on ne pourra plus jouer bien longtemps d’après ce que nous disent les études scientifiques. Il est possible et sans doute nécessaire de replier l’éventail de cartes que nous avons en mains, de le poser sur la table et de croiser les bras en se demandant s’il est bon de continuer à jouer à un jeu dont les règles, si elles ont semblé ingénieuses à une époque, mènent aujourd’hui inéluctablement à une défaite générale. Il est donc temps de regarder ce qui se passe, d’essayer de comprendre, de changer les règles et pour ce faire, il convient de trouver les grandes lignes directrices du paradigme qui façonne notre rapport au monde.

Un « changement de paradigme », un changement de société est nécessaire, d’après Pierre Rabhi. Il n’est sûrement pas le seul penseur à avoir trouvé cette idée mais il est de ceux qui insistent sur l’importance d’un tel changement. Cependant, pour changer de paradigme, il faut comprendre celui sur lequel nous reposons et que nous voulons modifier. Un changement de paradigme, c’est quelque chose d’assez compliqué. Pour commencer, voyons ce qu’est un « paradigme ».

Un paradigme, c’est comme une paire de lunettes. On la chausse sur notre nez et on regarde à travers. On voit ainsi « nettement » ce qui nous entoure, on voit le monde tel qu’il est, semble-t-il. Et nous pouvons plus aisément interagir avec ce monde puisque nous le distinguons de manière « claire ». Un paradigme c’est comme un filtre inconscient qui structure la luminosité d’un paysage. Par exemple, il peut fait ressortir certains reliefs d’un paysage et masquer les vallées, ou bien encore il peut colorer toute la réalité de nuances violettes si bien que nous ne pouvons pas voir d’autres couleurs, ni savoir qu’elles existent. Un paradigme est comme un filtre qui nous fait voir certaines choses mais nous en cache d’autres. Un paradigme, c’est une manière intuitive et intériorisée de voir le monde. C’est un ensemble de principes tellement enfouis dans notre culture, dans notre tête, qu’on ne sent même plus qu’ils existent et qu’ils façonnent notre vision des choses. Ces principes remontent, pour la plupart, à près de 3000 ans en occident, près de 5000 ans en Asie, et chaque grande aire culturelle a ses propres paradigmes. Mais toujours et partout on peine à les mettre en évidence. Ils remontent très difficilement à la surface de la conscience – aussi bien de la conscience collective que de la conscience individuelle. Alors imaginez : changer de paradigme quand on ne sait pas très bien sur quel paradigme on repose ! C’est compliqué… Bien heureusement, on dispose de plusieurs « mots-clés » qui nous éclairent sur notre paradigme parce qu’on y réfléchit de temps en temps : matérialisme, rationalité, individus, libéralisme, utilitarisme, richesse, confort matériel, etc… On sent bien que ces principes sont davantage propres à notre civilisation occidentale qu’à une autre civilisation (africaine, asiatique), et donc qu’ils ne sont pas universels (bien qu'on ait longtemps cru et souhaité qu'ils le soient). Cependant, on est attaché à ces valeurs et on ne saurait pas vivre sans elles. On a aussi l’impression que notre civilisation est ce qu’elle est parce qu’elle a simplement progressé à partir de ce qu’elle était, que nous sommes dans une continuité logique, normale, dans une perspective évolutionniste depuis 300 ans, depuis 600 ans, depuis 2000 ans. Nous avons avancé. Certes, nous avons avancé, mais avec les lunettes que je mentionnais plus haut bien fichées sur le nez.

Mettre en évidence un paradigme, c’est comme si on cherchait à analyser notre manière d’analyser, sans utiliser notre manière d’analyser. On peut imaginer un chercheur qui aurait l’œil rivé sur son microscope et qui voudrait non pas regarder à travers la lentille un échantillon minuscule, mais qui voudrait regarder le microscope tout en gardant l’œil collé dessus. C’est comme vouloir regarder ses lunettes de loin tout en les gardant sur le nez. On voit que l’affaire n’est pas mince. Mais elle n’est pas impossible. Reprenons notre métaphore de la paire de lunettes. Quand on regarde à travers ses lunettes, on focalise notre regard à travers les verres bien devant soi, au centre de la monture. On ne regarde pas trop dans les coins car ceux-ci échappent à la correction, ils sont flous, ils sont hors-cadre. On préférera tourner l’ensemble du visage – et avec un peu de chance les lunettes adroitement posées dessus devraient suivre le mouvement - pour qu’un coin qui était flou devienne le centre de notre champ de vision, à travers nos verres. Eh bien ces coins flous qui n’entrent pas dans notre champ de vision clair et familier, sont comme les événements et les phénomènes qui se produisent dans notre société et que nous peinons à interpréter. Il peut s’agir de milles petites choses qui échappent à la préhension rationnelle, des choses que des théories sociologiques ou scientifiques ne parviennent pas à incorporer dans leur corpus. Chercher à interpréter des événements, c’est ajuster notre paire de lunettes. Mais il reste toujours des zones floues. C’est à partir de celles-ci que l’on peut envisager de regarder autrement. Si l’on accepte qu’une zone reste floue, si on accepte de la regarder du coin de l’œil quitte à plisser celui-ci, on peut voir des formes bizarres, des couleurs étranges, des sensations ineffables, des choses nouvelles qu’on ne saurait définir. L’imagination entre en jeu. On est dans un processus bien moins rationnel et bien plus artistique. Déjà, accepter de regarder du coin de l’œil une zone floue est un changement de paradigme.

Prenons la question du changement climatique. Il s’agit d’un symptôme tel que j’en parlais au tout début de ce papier. Il s’agit aussi d’un ensemble de phénomènes sur lesquels nous ne sommes pas tous d’accord. Sommes-nous responsables du réchauffement climatique ? Est-il aussi dangereux qu’on le dit ? Nous ne pouvons pas piller la terre de ses richesses en toute impunité? Certains doutent que l'homme soit en effet responsable en grande partie de ce problème et certains nient totalement  l'urgence du problème. Pourtant ce symptôme est très réel. Mais il contredit très violemment notre mode de fonctionnement si bien que beaucoup préfèrent nier le symptôme plutôt que d’embrasser le problème dont il émane. Soit. La question du changement climatique (extinctions de milliers d’espèces animales, déforestation, réchauffement, épuisement des ressources, stérilisation des sols…) nous fait caqueter si bien que nos lunettes en tremblotent. Et c’est tant mieux car nos lunettes ne nous ont pas fait voir distinctement le mur vers lequel nous fonçons. C’est exactement parce que nos lunettes ne tiennent plus bien en place que les penseurs avertis comme Pierre Rabhi dont je parlais tout à l’heure nous invitent à un changement de paradigme.

Ce qui fait peur, dans un premier temps, quand il s’agit de « changer de paradigme » c’est qu’on ne sait pas comment voir le monde autrement que tel qu’on le voit. On ne sait pas s’il est possible de fonctionner autrement. Et si oui, on a peur que ce soit moins bien. On a peur de perdre en confort, en bien-être, par exemple. Si toutefois on peut affirmer que nous vivons dans le confort et le bien-être. Il y a donc une tentation nihiliste : si notre mode de vie est mauvais, alors rien n’est à garder. Tout est foutu. Et on entend beaucoup de discours qui s’entrechoquent sur un ton catastrophiste et apocalyptique. Qu’ils soient légitimes ou pertinents, ces commentaires ne sont pas productifs. Ce n’est pas parce que les choses ne peuvent plus être telles qu’on les a connues qu’elles ne peuvent pas être « autres ». Il ne s’agit pas de tout balayer d’un revers de main contrarié et de chercher à revenir en arrière. On ne revient jamais en arrière. Par contre, il est évident que toute « situation présente » est toujours inédite. Jamais une crise n’est identique à une autre. La situation dans laquelle nous nous trouvons n’a pas de solutions ailleurs ou de solutions passées. Ce n’est pas non plus parce que 2000 ans ont façonné notre manière de voir que celle-ci est sacrée, juste et légitime. Comme si 2000 ans de processus garantissaient celui-ci contre l’erreur. Deux millénaires c’est peu à l’échelle d’une civilisation. Mais comme il s’agit de la nôtre, nous la chérissons et voulons la préserver dans son état, en corrigeant tant bien que mal ses aspects négatifs (pauvreté, dépression, maladie, ruine des écosystèmes…). Ca ne suffit pas. Les aspects négatifs ne sont pas périphériques, ils sont centraux et demandent à être regardés en face : est-ce qu’on veut sauver notre maison ou bien notre peau ? Est-ce qu’on veut sauver notre mode de vie ou notre vie ? Quand on pose la question de manière aussi radicale, la réponse ne fait pas de doute (j’espère), et je crois que la question mérite d’être posée en termes radicaux. C’est ainsi qu’on bouscule certains principes, c’est ainsi qu’on fait tomber quelques certitudes, c’est ainsi qu’on met en évidence les traits de notre paradigme.

mardi 3 mars 2015

Intention Usophia - 2013

J'ai retrouvé une note que j'avais rédigée à ma propre intention dans laquelle je faisais un point sur mon projet, ses tenants et aboutissants, car j'avais accumulé un grand nombre de brouillons et que j'avais besoin de me rappeler ce que je faisais...

C'est une des premières notes d'intention. Il y en a eu plusieurs et le projet a beaucoup évolué. Il est bien sûr, encore loin d'être abouti. Une très grande partie des articles de ce blog sont des articles de réflexion qui ont servi de base à l'imagination et à la création de la réalité Usophiste.

21 janvier 2013

"Bonjour, je m’appelle Marie  et j’ai 30 ans ( c’est important de commencer par le commencement) . Je suis en train d’écrire une histoire d’inspiration philosophique et fantaisiste. Je cherche à rassembler les plus grandes questions que l’Homme se pose depuis des générations et les énigmes scientifiques contre lesquelles butent nos théories.
Il en est ainsi de l’origine de la vie, de l’univers, du temps, de la dualité supposée entre corps et pensée, de la place de la rationalité dans notre système de perception, de la nature de la pensée (ou conscience, ou esprit), de la nature de notre évolution, de l’existence ou non de phénomènes paranormaux, parapsychiques.
Je cherche à questionner notre paradigme de vie dans lequel baigne toute notre vision du monde, je cherche à déconstruire et relativiser certaines idiosyncrasies qui selon moi donnent une explication à notre capacité de destruction de ce qui nous entoure et de nous-mêmes. Je pars en effet du postulat que notre manière de faire et de voir, depuis plusieurs centaines d’années mais sur les 200 dernières en particulier,  est auto-destructrice malgré les nombreuses avancées que le monde occidental a faites qui alimentent notre confiance en notre prétendue supériorité.
Je considère que nous avons sacrifié de nombreuses choses sur l’autel du progrès technologique.
Motivés par une peur atavique de l’inconnu, c’est une soif de domination de cet inconnu pour notre survie qui nous a éloigné d’un sentiment de confiance et qui a masqué à nos yeux l’harmonie des choses qui nous entourent. Nous avons ainsi rompu l’harmonie en détruisant à la fois des écosystèmes et mis en péril notre santé.
Les principaux axes auxquels je m’attaque sont la rationalité toute puissante, la peur ancestrale due à notre condition perçue comme fragile, les leviers de l’évolution (à quoi la vie a du s’adapter pour persévérer), je questionne également la notion de temps, la notion de vie que je cherche à élargir au-delà de la définition biologique que nous en avons, la notion de mort qui en découle. J’extrapole ces réflexions pour proposer ensuite une fantaisie qui ouvre les possibles et aspire à réconcilier l’homme avec sa condition et son environnement.
Je développe l’idée que nous ne percevons de ce qui nous entoure que ce qu’il est nécessaire de percevoir pour interagir avec cet environnement afin d’y évoluer et de s’y épanouir. Je poursuis en déduisant que nous avons pris notre vision du monde pour une réalité objective que nous avons cherchée à modifier à notre convenance, en laissant de côté la dimension relative de nos perceptions. C’est à ce moment que la rationalité s’est imposée comme fer de lance de notre entendement. Tout ce qui était hors de sa portée (hors d’une explication mathématique par exemple) a été rejeté dans le domaine du paganisme, de la superstition, ou ostracisé comme frivolité spirituelle.
Dans un combat qui se menait en notre for intérieur et qui opposait d’un côté la terreur suscitée par la violence de certains éléments ou de certaines espèces animales et d’un autre côté l’admiration ressentie face à la beauté de l’ordre des choses, c’est la première qui a pris le pas. L’instinct de survie s’est atrophié sous l’emprise de la peur alors qu’il s’exprimerait plus pacifiquement si nous faisions confiance.
Ce sont les 2 derniers siècles qui témoignent d’une déviation dangereuse pour notre survie. Des notions telles que le progrès technologique, la supériorité culturelle, le racisme et les religions sont manifestes d’un détachement aux questions originelles, d’une méprise quant à notre place dans l’univers.
Je rassemble certaines des grandes énigmes scientifiques qui ouvrent la voie aux théories métaphysiques. Ainsi, la question du big bang, du mur de Planck ouvre la réflexion sur les notions de temps (temps imaginaire, temps réel), d’information ou d’énergie.
Aussi : durant la « première seconde après le Big Bang », le « combat » entre matière et anti-matière, l’apparition de la masse (et le champs de Higgs), des quatre forces qui seraient les volets d’une Force unifiée encore inconnue, l’énergie noire, la matière noire et les 80% d’inconnu qui constitue l’univers,  l’indétermination quantique, les ondes de particules discrètes ou les flux continus (comme la lumière)…
Après de nombreuses recherches pour délimiter ces questions et approfondir leur contenu, j’ai déterminé le cadre de ma fantaisie philosophique – dit projet Usophia.
En premier lieu, il s agit de définir les circonstances qui vont amener le personnage principal contemporain (Pat) à découvrir et à accéder à d’autres dimension par un travail psycho-spirituel (Transpasseurs et Immaliants)
Dans un deuxième temps, il s’agit de définir de manière vraisemblable une société « idéale », idéale par son organisation sociopolitique et idéale dans ses mœurs et valeurs, respectant en particulier une harmonie avec le monde qui les entoure et qui est désormais bien moins mystérieux aux yeux des Usophiens.
Dans un troisième temps, il s’agit de déterminer le moment de « rupture », les circonstances qui ont fait passer l’humanité de leur mode de fonctionnement au mode usophilien.
On estime que 600 ans sépare les deux époques, que la majorité de l’humanité a succombé aux foudres. De même le visage de la planète a considérablement changé suite au process de « lavement » que subit la planète pendant ces quelques 600 ans. Une grande partie des terres fermes et côtières sont englouties, des tempêtes s’acharnent incessamment au cœur de certains territoires (anciennement etats-unis) et seuls quelques endroits préservés par l’homme le reste (terres centrales de Russie et d’europe orientale, Chine intérieure, afrique du sud, Amazonie ?, Pôles ?)
Voici l’idée de ce moment de rupture :
Une fois Pat, Celso, d’autres transpasseurs et êtres extra-dimensionnels, organisés et prêts a déjouer le système de sécurité de la dimentique, l’humanité se voit imposer un ultimatum : la seule manière d’échapper à l’ « eradication »  est de cesser toute activité « artificielle » pendant une bonne année, délais au bout duquel devrait être engagé le process de lavement de toutes traces de pollution et activité contre-nature et disharmonique. Aussi cette année de délai est-elle sujette à d’importantes catastrophes naturelles, comme un échauffement. Biensûr, cet ultimatum, afin d’être pris au sérieux, est annoncé aux hommes de la planète de manière « sur-naturelle », sous forme d’apparitions de flux spirituels, autrement dit sous forme d’Immaliance ( rassemblement d’enta dans le but de permettre une communication entre plusieurs dimensions (notamment le passage de la dimension transcendante (par laquelle notre inconscient accède à l’Atavicus et devient conscient) à la dimension Immanente ( la dimentique, ou réside l’enta, hors du temps, où tout est force de vie et « persévérance dans l’être »)
Dans ce cas extrême, l’enta se mobilise pour alerter l’humanité. Bien évidemment, ces « révélations » brusques faites à une population « non-avertie » produit l’effet contraire. Chaos et panique générale cohabite avec incompréhension et tentative de raisonnement. De nombreuses démarches et réactions mais aucune visant à suivre l’unique mesure  qui a été « divinement » suggérée. En tout cas pas dans le délai imparti. Seuls quelques territoires vont ainsi préférer agir au lieu de commenter et argumenter. Au fil des mois, l’humanité va s’auto-détruire en très grande partie, jusqu’au moment où d’autres entités, organisations, communautés, vont déclencher une attaque nucléaire, croyant à des complots de pays voisins, d’entités concurrentielles. C’est à ce moment là qu’une dernière manifestation de l’immanence intervient pour empêcher la destruction totale de la planète et plonger ce qui reste de l’humanité dans une bulle d’exotemporalité.
Au bout de l’année de délai interrompue par la bêtise humaine, la dimentique lance son programme de « sécurité », « décontamination » : des flux d’antimatière s’abattent sur certaines zones provoquant leur annihilation. Les océans, les pluies se déchainent au-delà du concevable, avec une force  qu’aucune invention humaine n’aurait pu approcher.
Quid de cette bulle d’exotemporalité: il s’agit de dissocier les perceptions du temps. Le corps physique percevra  une durée de 12 heures –figé – tandis que l’esprit sentira s’écouler, au compte goutte, minute après minute, 300 années. CE sont biensûr 300 années qui vont s’écouler sur la terre, pendant lesquelles des phénomènes climatiques et « surnaturels »  (participation d’autres espèces et manifestation d’autres dimensions) vont « réparer » inlassablement tous les impacts de l’humanité pour restaurer l’harmonie des écosystèmes et des dimensions. Depuis leur bulle d’exotemporalité, comme immobiles derrière une fenêtre et coupés de toute sensation physique ou besoin corporel, les survivants, quelque ait été leur comportement, assistent, regardent, ressassent en totale impuissance. Sans aucun moyen de communiquer entre eux, sans même pouvoir regarder autre chose que leur planète en train de se débarrasser d’eux.
Puis les perturbations climatiques  se calment peu à peu. Le visage de la terre est considérablement modifié. Tout n’est presque plus qu’océan et déserts, seuls quelques espaces verts persistent, l’équivalent de l’Amérique du sud, la moitié de l’Afrique, l’Asie centrale, les pôles ont fondus et peut-être ont-ils modifié leur magnétisme.
 Les hommes sont dégagés de l’Exotempus et retrouvent une place sur leur planète. Ces 300 années ont favorisé une évolution considérable, une prise de conscience, une sagesse et une connaissance qui vont être à l’origine de la création d’Usophia.
Il s’agira de préciser en quoi consiste cette évolution considérable. En gros, la contemplation de 3 siècles de réparation de la planète permet de prendre conscience de l’inconscience et de l’ignorance qui ont gouverné nos décisions, nos choix de vie, mais aussi de l’illégitimité de nos peurs.
Digression : avoir peur et ne pas savoir n’a rien d’illégitime, ce qui pose un sérieux problème c’est lorsque l’on prend conscience que l’on est dans l’erreur et que l’on persiste dans l’erreur. Cela fait presque 40 ans et surement davantage que circule cette impression d’« un monde qui marche sur la tête », cette impression que notre mode de vie n’est pas viable à long terme, que nous avons pris conscience des « effets secondaires » de notre mode de vie –occidental puis mondialisé. Seulement, malgré des intentions de changement, les fenêtres d’opportunités sont quasi inexistantes parce qu’une oligarchie intéressée détenant les moyens d’action (finance, politique, média) veille au verrouillage du système.
Cette dernière remarque illustre mon intention ferme de ne pas juger notre évolution comme étant moralement ou humainement bonne ou mauvaise, mais plutôt à la comprendre, la critiquer dans le seul but d’avancer et de proposer. (« Émettre des propos … ?»)
On peut aisément imaginer les nombreux aspects de la prise de conscience des nouveaux habitants de la terre. On leur offre une planète harmonieuse, encore pansée de maintes façons, restaurée et ces hommes portent désormais sur leurs épaules le poids d’une certaine culpabilité. (il ne s’agit toujours pas de JUGER le bien ou le mal, l’important est la prise de conscience qu’un comportement a des conséquences, que nous ne maîtrisons pas tout, que nous ne sommes pas seuls)
Ce qui leur donne l’intention de mieux faire les choses. De toutes façons ils ont découvert l’existence des autres dimensions, de la Dimentique, de l’Atavicus (pensée collective atavique), la relativité du temps bien au-delà de ce qu’Einstein a pu en dire, la place de la matière (dimension matérielle) dans l’ensemble des dimensions qui animent l’univers, et ils ont eu le temps d’intégrer l’information.
La société qu’ils vont établir sera en harmonie avec l’ensemble de ces choses.
Le visage d’Usophia :
Usophia est planétaire et regroupe l’ensemble des hommes (estimé à 400 000).
Durant 300 autres années – qui nous amènent au moment de mon histoire- les hommes vont construire Usophia:
-        Des technologies nouvelles tirées de la Force Unifiée (métaquanticomagnétique)
-        Des habitats troglodytes fondus dans les écosystèmes
-        Un apprentissage encadré et libre à la fois
-        Du sport quotidien pour produire de l’énergie
-        L’absence de monnaie
-        L’abondance (la quantité nécessaire) pour tous
-        Le travail participatif pour tous
-        Une appréciation de la vie au quotidien bouleversée par les technologies téléempathiques
Ex : possibilité de voyager par la pensée en dissociant son corps médiateur ; partage télépathique des informations, des émotions ; contact avec la dimentique et l’energie vitale des espèces vivantes non animales ou non animées
-        Nouveaux métiers liés aux nouvelles technologies
-        Tout adulte le souhaitant participe à l’apprentissage de la nouvelle génération
-        Apprentissage participatif et surtout interactif : le maître s’adapte à son apprenti
-        La langue parlée ?
-        La mode : comme toute autre activité, les usophiens qui souhaitent travailler le textile le font –toujours dans le respect des ecosystèmes- et donnent la production qu’ils veulent.
-        Le maintien de l’ordre ? Coercition ?
-        Faire équipe avec son coprs
La réflexion reste ouverte quant aux évènements pré-usophia : les interactions entre les dimensions, la bulle d’exotemporalité de 300 ans et la manière dont la terre est frappée ne me satisfont pas. Il faut trouver autre chose que les flux d’anti-matière et les images de déluge.
D’autres idées  précédentes sont à reconsidérer (lumière, incertitude de la matière, spectre de sensibilité….)"


Préparation Usophia, 25 mars 2013:

"Usophia
Rassemblement des principaux concepts :
Un personnage issu d’un groupe particulier (a trouver)
Le personnage ou le groupe est le protagoniste initial.
Ils mènent une certaine quête et quelque chose va venir les chercher : rencontre de deux choses autour d’un même objectif ( a déterminer avec plus de précision)
Non, pas de rencontre. Il vaut mieux que le groupe ou la personne fasse un travail de découverte, qui progressivement lui ouvre la porte sur quelque chose. L’effort de chercher serait récompensé par la découverte de la dimentique et ce qui va autour.
Dans le processus de découverte de l’existence de cette dimentique, rencontre avec les transpasseurs et les immaliens. Il y a aussi l’usage de l’épytocarcine, le recours aux mots (les particules utérules)
La formule mathématique et les nombres premiers : l’étude de l’organisation des autres nombres à partir des briques premières permet de lever le mystère sur ces dernières. La symétrie aussi, ce qu’elle engendre comme vision du monde, puis les concepts de temps de fini et d’infini.
Exploiter les connaissances scientifiques et leurs applications technologiques non pas selon un paradigme de contrôle, de domination mais selon un paradigme d’harmonie. Sur cette nouvelle idée repose la nouvelle cité d’usophia.
En 3972 (clin d’œil à la planète des singes) peut être aussi avec un personnage clin d’œil à Asimov : exemple : hober seldon (hari Seldon, Hober Malow, Preem Palver… Fondation)
Patricia se voit confier une note sur laquelle se trouve écrite une formule mathématique. Elle n’y comprend rien mais elle est sensée regarder cette formule, plusieurs fois par jour pendant plusieurs jours. Peu à peu, un chemin se fraye dans son esprit. La formule ouvre une voie vers une autre forme de connaissance. Son esprit peut cerner la formule mais au-delà de sa conscience. Tout au fond de son esprit, des echos résonnent. Patricia entre en contact avec une partie de la mémoire atavique du vivant. A partir de là, elle va pouvoir accéder à des connaissances infuses, intuitives. Développer des capacités parapsychologiques (téléempathiques).
Celso : à la base, celso est une manifestation libre de la dimentique. Je pense que c’est plus compliqué que cela. Celso est un immalien. Il y a d’autres immaliens. Les immaliens sont des manifestations de la dimentique. Leur but est de permettre des intéractions, de construire des ponts, des liens, entre diverses façons de voir. Les immaliens sont rarement en contact avec les humains. Ces derniers se sont éloignés de leur spiritualité, ils se sont détachés de la connaissance désintéressée et harmonieuse.
Les immaliens sont une incarnation d’une forme de connaissance immanente.
Les transpasseurs sont quant-à eux plus proches des humains. Ils permettent un accès à une forme instrospective de connaissance, une fois la démarche accomplie de prendre le temps de se poser quelques questions désintéressées sur l’ « autre ». les transpasseurs ouvrent l’accés vers la transcendance qui précède l’immanence. Ce sont des êtres spirituels mais ils n’ont rien çà voir avec les sages religieux où autres. Ils ne délivrent aucun message. Ils amènent discrètement les gens qu’ils rencontrent, lorsque ceux-ci manifestent une certaine sensibilité, à s’ouvrir intérieurement.
C’est un transpasseur qui donne le mot mathématique à particia.
L’histoire commence en 2017. Les tensions existantes se sont amplifiées : des gens meurent de faim et de froid, les riches le sont de plus en plus mais ils sont aussi de moins en moins nombreux. Cela crée une violence sociale. La population se mobilise un peu partout mais nous avons attendu trop longtemps et on ne sait plus par ou commencer. Les choses sont allées tellement vite ces dernières décennies qu’on a pas pris le temps de penser, d’anticiper, de se prémunir. Les outils intellectuels font cruellement défaut à tous les groupes qui se mobilisent pour réclamer un nouveau monde, bâti sur un modèle autre que celui de l’individualisme ou de la richesse matérielle. Des petites communautés ont émergées, se réclamant d’une mouvance écologique, s’organisant en circuit de production et consommation court. Mais ces gens vivent petitement. Ils ne sont pas nombreux. La majorité des gens vit aussi petitement mais dans la résignation, la fatalité, le désespoir.
Patricia fait partie d’une petite communauté qui se bat pour survivre avec l’espoir que prochainement les choses changeront pour le mieux. C’est parce qu’elle a cet espoir, qu’elle croit en la vie, la beauté de la planète, sa force mais aussi en l’humain, qu’elle va pouvoir agir, avec l’aide des transpasseurs, de l’immalien, puis de tout ce qu’elle va rencontrer dans son voyage vers une nouvelle spiritualité.
Le voyage de patricia :
Elle va découvrir la réalité qui se cache derrière les perceptions de l’homme. Elle trouvera les réponses à toutes les questions métaphysiques qui ont tourmenté les hommes depuis toujours. Sur le temps, le vivant, la mort, l’energie, le sens, l’existence de dieu…
La plupart de ces réponses est liée au concept de dimentique.
La dimentique est une dimension de nature exogène, en gros, inconnue, ou inconcevable pour nous. Une forme de matière invisible animée, c’est un ordre, qui maintient une harmonie fragile et indispensable entre toutes les choses de l’univers.
C’est l’essence de la vie, c’est la matière invisible à la fois présente et absente (dont l’énergie noire qui nous est inconnue est une manifestation).c’est la spiritualité avant et après la vie. C’est l’unité du tout. Ce n’est pas parce que les choses sont visuellement détachées les unes des autres qu’elles le sont dans leur essence. Le problème des hommes est qu’ils ne font pas confiance. Ils nient l’existence de l’invisible plutôt que d’accepter qu’il puisse simplement échapper au contrôle de la pensée humaine. La peur est le plus grand des handicaps.
Comment rétablir la confiance des hommes en l’univers ? en la vie ? et surtout en l’invisible ?
Réconcilier l’homme avec l’abstrait, avec l’effort, avec lui-même, en ce qu’il a de profond en lui et qu’il ignore."