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Petite épistémologie de la créativité - première partie

(Sous-titre provisoire: De la contrainte nécessaire.) Une des choses qui font de l’Homme un être vraiment étonnant est sa capacité à in...

lundi 15 mai 2017

Kambo Kambo Kambo Hey

Je propose dans cet article un témoignage personnel sur une expérience chamanique. Je n'ai encore pas parlé sur ce blog des dernières avancées de mon parcours, et de ma rencontre avec le chamanisme ( de tradition amazonienne et celtique) mais cela viendra en temps voulu. Voici cependant un petit texte qui évoque le travail de tradition amazonienne, que chacun appréciera à l'aune de sa propre lumière.

« KAMBO KAMBO KAMBO HEY »

Cérémonie Grand-Mère, mai 2016, Suisse.


Quelques dizaines de minutes après le début de la cérémonie, la plante s'est manifestée. C'était ma deuxième cérémonie. La première avait été.... très rude. Mais 6 mois plus tard, la Plante m'avait rappelée...


Les lianes d'ayahuasca se sont écartées de part et d’autre d’un large sentier qui menait tout droit au pied d’une immense grenouille. Le gros animal avait un léger sourire énigmatique mais rien de vraiment menaçant. Au contraire, elle inspirait confiance et protection. Je me retournai pour chercher Grand-mère et tenter de négocier avec elle : «  Une prochaine fois… Laisse-moi le temps de réfléchir….S’il te plaît » mais elle me tournait le dos et ne voulait rien entendre. C’était comme si elle n’était pas là, tout en étant totalement présente. Les lianes étaient immobiles, écartées, me laissant seule face à la Grenouille. Seule face à moi-même pendant les 6 bonnes heures que dura la cérémonie. Je n’avais pas le choix, d’une certaine façon. Grand-mère n’avait absolument rien d’autre à me dire, son message était catégorique et d’une clarté affolante.

Il faut savoir que ce qu'on appelle "La grenouille", ou Kambo, n'a rien de très attrayant de prime abord. Il s'agit d'un rituel chamanique de purge profonde, qu'on peut comparer à une gastro carabinée fulgurante...
Seulement, cette médecine sacrée issue d'une sécrétion de grenouille est intimement liée à la Plante amazonienne. Si la première est de nature Yang, physique et non psychotrope, la seconde est de nature Yin et enthéogène. L'une et l'autre se complètent et se renforcent.
Jamais je n'aurais eu le courage de faire Kambo si la Plante ne m'avait pas "personnellement" invitée à le faire... Pour mon plus grand bien.

J'étais venue voir la Plante pour bénéficier de sa sagesse, pour qu’elle m’aide dans un moment de grande confusion. Et je n’aimais pas du tout ce qu’elle me montrait en l'instant. J’avais peur. Vraiment très peur de faire Kambo, car comme toute personne sensée, je n'avais pas envie de me rendre malade comme la Grenouille amène à l'être... temporairement. Au jour d'aujourd'hui, plus d'un an plus tard, j'ai fait 9 kambo et plusieurs cérémonies Grand-mère, et pas loin d'une quinzaine de purges au Tabac, qui sont encore autre chose... Mais revenons au début, à cette cérémonie du mois de mai 2016 dans les alpes Suisses.

Pendant des heures, la Plante ne me montra que la Grenouille. Comme si je devais passer par là nécessairement. Le débat en moi a alors été rude. Car quand on prend la Plante, on reste conscient de tout, alors même que notre conscience s'élargit et que l'on rentre en connexion avec d'autres plans de réalité. On reste soi, comme au volant d'un véhicule qui sort d'un chemin tout tracé, propulsé dans un monde inconnu.
Là, le véhicule était à l'arrêt au pied de cette énorme grenouille totem.

« Si je veux m’en sortir, il faut que je suive le message de la plante… Il est trop clair pour que je doute de sa signification… Je ne peux pas ne pas y aller. C’est impossible. Je dois y aller. Je dois y aller. Je dois y aller. Je dois y aller…Faire la grenouille ? Non, je ne peux pas. Ahh ! Je suis coincée… Par où aller… Ai-je confiance dans la plante ? … Oui.  Est-ce que je veux m’en sortir ? … Oui. Est-ce que je suis prête à en crever ? Honnêtement ?. (j'avais vraiment peur de la grenouille)... OUI. J’ai confiance dans la nature, j’ai confiance dans les arbres, j’ai confiance dans la tradition et la sagesse des peuples premiers, et si je me trompe, et bien je préfère mourir. Il n’y a donc rien à craindre. Je vais faire la Grenouille. Je vais faire la Grenouille… Je vais faire la Grenouille !!!... Il le faut. Il le faut. Il le faut. Au secours. Non ? Personne ? Ahh… !! Je vais faire la grenouille………»

C’est ainsi que j’ai fait mon premier kambo il y a un an, gentiment poussée par la Grand-mère. C’est ainsi que j’ai fait mon premier cycle de trois kambos, espacés de trois ou quatre semaines chacun, et pendant les six, huit semaines du cycle ( un kambo par mois), la Grenouille s’est imposée dans mon quotidien de bien des manières, pour me révéler ce qu’elle seule sait révéler.
*
Je vis dans une jolie région montagneuse et je vais régulièrement marcher seule en forêt. J’aime grimper surtout. J’adore ça. Je grimpe aussi beaucoup à vélo, des côtes interminables dont je viens à bout lentement mais sûrement. Par ailleurs, de temps en temps, je me promène en ville le soir, juste pour penser et m’aérer. Je crois que la Grenouille, une fois en moi, a vu ces choses et a dû se dire : «  C’est intéressant… On va aller voir ce qu’on peut faire par là… ».

Un soir, alors que la nuit était franchement tombée, j’ai eu une très très forte envie de me promener. Je chausse de jolis escarpins à talons hauts dans lesquels, heureusement, je suis à l’aise. Je pars sans téléphone, ni sac, ni rien, les mains dans les poches. Je déambule au hasard, je m’éloigne du centre ville. Je m’éloigne des lumières artificielles. Après une demi-heure, sans savoir comment je suis arrivée là, je réalise que je suis au milieu d’une prairie et je distingue au loin les ombres d’un bosquet. J’avance sans hésiter, comme si j’étais happée par ce sous-bois. Un grillage d’un bon mètre de haut s’interpose soudain entre le bois et moi et, le plus normalement du monde, me voilà en train de l’escalader avec mes chaussures à talons, avant d’entrer dans le bois où règne l’obscurité la plus totale. Je devine à peine le sentier et je le suis. J’ai le cœur qui bat fort et je suis très attentive à tout ce qui se passe. Je continue. Je progresse lentement, j’assure mon pas dans le noir. Je ressors du bois par je ne sais quel côté et je me retrouve entourée de ravins, de ronces, de barbelés, de grillages et je vois la ville qui s’étend en contrebas. Non, je ne ferai pas demi-tour. Je vais me frayer un chemin, poussée par quelque chose en moi, une certitude, une petite lumière de confiance. C’est ainsi que j’ai crapahuté, escaladé, dégringolé, traversé, monté, descendu à travers les jardins des petits hameaux bourgeois du dessus de la ville, entre terrains en friches et propriétés privées cernées de grilles, sans crainte mais haletante, la cheville moyennement sûre, heureuse comme tout,  enivrée par la sensation de liberté que me procurait cette drôle d’aventure.

En rentrant chez moi, il m’a fallu un certain temps pour de réaliser ce qui s’était passé. Cette sortie avait été extraordinaire. Je m’étais sentie tellement vivante et libre. Cet appel de la nature, du noir, l’absence de peur, la confiance dans tout ce qui m’entourait, la présence des arbres indistincts. La seule chose qui m’aurait terrifiée aurait été de rencontrer une personne, qui elle seule aurait pu me faire du mal, et encore, mais en dehors de cela, il n’y avait absolument rien  à craindre de la vie.
A chaque fois que j’envisageais de faire une course en ville, la grenouille m’a détourné de mon chemin et je me suis retrouvée dans tous les endroits verts à des kilomètres à la ronde. Si bien qu’au bout de quelques jours, j’ai définitivement troqué mes talons contre une paire de basket, puisque de toute évidence, je ne maitrisais plus mes itinéraires. Et j’adorais cela.

Une autre fois, peu avant la troisième grenouille, j’ai fait une sortie à vélo qui restera gravée à jamais dans ma mémoire. Un coup de notre animal adoré…
Ce jour-là, je me sentais sans trop d’énergie mais j’avais envie de faire un tour à vélo, quelques kilomètres sur du plat, histoire de pédaler un peu sans trop forcer. Il était environ 16 h, ce qui me laissait 2 bonnes heures pour profiter, avant que la nuit ne tombe. Trois heures maximum… avant de rentrer me faire une soirée cocooning devant un bon film.

Je pédale et je sens en effet que je manque de jus. Je me fais dépasser par des petits vieux très déterminés qui ne sont pas là pour regarder le paysage. J’y vais tranquille. Encore une fois, je me laisse guider, je m’éloigne… Je longe une grosse montagne très imposante qui reste dans mon champ de vision pendant quelques paires de kilomètres. Et puis, à un moment, je tourne en direction de ladite montagne. Un panneau affiche «  Col de l’épine 16 km »**. Et ça commence à monter. «  Bon, je monte juste un peu, pour dire que j’ai grimpé, et je fais demi-tour… C’est vraiment pas le jour et je n’ai pas le temps. »

Après une interminable grimpette assez éprouvante, je me retrouve au col et je n’ai pas envie de redescendre. Je suis exaltée, fière, j’en veux plus ! Je pars alors par un petit chemin après avoir regardé un plan et estimé que par là, je devrais finir par rejoindre ma ville… en deux heures.

Sauf que le chemin que j’ai pris est très escarpé et qu’en VTT, c’est galère. Au rythme auquel je vais, il va me falloir 4 heures. Et la nuit va bientôt tomber. Soit je fais demi tour et tout va bien, soit… je prends ce petit sentier, juste là, qui descend beaucoup… Il descend du bon côté de la montagne, je ne risque donc pas de me perdre…

Etrangement, je n’ai pas hésité longtemps. Et me voilà partie dans la pente étroite sans aucune autre certitude. Je descends franchement un gros dénivelé que je sais impossible à remonter. Je suis confiante mais très concentrée. Le vélo est vraiment pas simple à manœuvrer dans ce ravin. Et puis le chemin s’arrête et je me retrouve au milieu du ravin, presque déséquilibrée tant le sol penche, entre des arbres à perte de vue. La nuit commence à tomber, il me reste une demi-heure de visibilité. Je sais qu’il faut juste continuer à descendre et lire le terrain, continuer, continuer, continuer jusqu’en bas car je finirais bien, à force de descendre, par être en bas. La pente est impraticable à vélo, et le tenir à la main est vraiment pas évident. Pourtant, ça passe. Je tiens. Je descends. La voie s’ouvre d’elle-même et je n’ai pas peur. Je ne voie plus le sol et les arbres sont maintenant des ombres. Je descends cet interminable ravin, et en même je m’arrête pour savourer l’instant. Je me sens infiniment bien, sans pour autant être complètement rassurée, mais j’aime cette ambiance nocturne, l’excitation de l’aventure et puis je sens, quoi qu’il en soit, la bienveillance de la nature et la guidance de quelque chose qui me dépasse. Je sais que je peux faire confiance et que ce moment est un cadeau. Je descends. Ca n’en finit pas de descendre. Il fait nuit noire mais mon regard s’est habitué et je vois où je vais. Il ne sert plus à rien d’aller vite. Je peux prendre mon temps. J’ai tout mon temps d’ailleurs. Toute la nuit, et même demain s’il le faut, et les jours suivants. Je peux prendre tout mon temps et savourer cette balade. Je descends. Je parle aux arbres, je rigole avec eux de la situation, je parle à mon vélo qui me suit si docilement, sans se plaindre alors que ses pédales cognent contre des cailloux, que des branches se coincent dans les rayons. On est tous ensemble et je me sens vraiment bien. On descend lentement en faisant des petits virages entre les arbres. Et puis j’aperçois le toit d’une maison et une petite route, j’enfourche le vélo. Il fait nuit et je n’ai pas de lumière, il faut donc que je rejoigne la piste cyclable qui longe le lac et qui doit être à peu près à 8 km d’ici. Je roule prudemment car l’obscurité est totale, les voitures vont vite et ne me voient pas. Je rejoins la piste cyclable sans problème et j’arrive au bord du lac. Là, un panneau annonce que la voie est fermée car elle est inondée. Le lac a débordé. Il faut passer par la route, ce que je refuse de faire. Sans lumière, c’est suicidaire. Je prends la voie inondée et pédale sur 13 km dans 10 à 30 cm d’eau. Je rigole intérieurement et je remercie car je dois bien avouer que j’adore ce que je suis en train de vivre. Je me sens tellement bien. Je parle au lac, aux montagnes, à mon vélo, au ciel, je chantonne, je plaisante. Je suis trempée, j’ai mal aux fesses, mal au bras, aux pieds, et je ne sens rien de ces douleurs. Je pourrais continuer pour toujours. J’ai même envie d’être encore dans la montagne, que la descente ne s’arrête jamais. Me poser dans un creux et dormir, entourée de ces présences qui me font tant de bien. Toujours dans l’eau, je m’étonne de ce que j’ai été capable de faire et je m’en réjouis. Je sais que j’aime ça au plus haut point.

Je finis par rentrer chez moi après avoir traversé la ville à coté de mon vélo, le plus naturellement du monde mais complètement trempée. Il est plus de minuit et les gens boivent des coups en terrasses.
Voilà pour cette mémorable sortie à vélo. Cadeau de la grenouille. Je sais que c’est elle qui prend le contrôle, pourrait-on dire, et qui m’attire hors des sentiers battus, pour me montrer ce que j’ai en moi, pour nourrir mon amour du terrain montagneux et forger mon endurance. Me montrer que je peux avoir confiance, que je suis accueillie, qu’un terrain non balisé n’est pas hostile, si je suis mon instinct sans avoir peur. Je sais que quand je le souhaite, je peux retrouver ces sensations. C’est là, à portée de mains.

Avant de terminer ce petit témoignage, il reste encore une chose que la grenouille m’a apportée. Toujours en lien avec la pratique de la montagne. Je crois que Grand-mère a contribué à cette dernière chose (une cérémonie faite quelques jours après le troisième Kambo). Quand je marche en montagne, des grandes montées de plusieurs heures, ou quand je grimpe à vélo, la grenouille m’a appris à placer ma conscience dans différents endroits du corps, à modifier sensiblement la position de mon pied sur le sol ou sur la pédale, la flexion du genou, si bien que je perçois la circulation du Qi, je sens l’énergie qui vient de la terre, monte, traverse le bassin et redescend pour rejoindre la terre par le gros orteil, tout en passant par un carrefour au niveau du ventre, où elle croise un autre courant d’énergie véhiculée par ma respiration, si bien que je ne fais plus d’effort physique, dans le sens où je ne fatigue pas et où je tiens une excellente cadence, sans fin. Ce qui me permet d’aller librement crapahuter dans la nature, pendant 8, 10, 16h, et plus encore, sans crainte, sans fatigue, avec joie, conscience, amour et gratitude.

Jusqu’à l’année dernière, je traversais régulièrement des périodes d’apathie, liée à une consommation excessive d’alcool et de tabac, pour combler des manques et calmer des angoisses. Dans les moments les plus noirs où je touchais le fond, au point de demander de l’aide au ciel, à chaque fois, le jour suivant, une main divine prenait le contrôle de ma personne et me mettait sur mon vélo, sans que je puisse ni même savoir si j’en avais envie ou pas. Et je partais pédaler. Grimper. Grimper, et revivre. Me reconnecter. Sentir la nature, son accueil, sa bienveillance, sa guidance. Et je filais les larmes aux yeux, me sentant bénie des Dieux, incapable de penser quoi que ce soit tant l’amour que je recevais était au-delà de ce que je pouvais concevoir. Cette main est venue me sauver, une fois, deux fois, trois fois, dix fois. Je suis tombée dans le noir bien des fois et elle est toujours venue. Je sais que cette main est une amie de kambo. Ces deux sensations divines légèrement différentes sont liées, je le sens. La main qui me met sur mon vélo, et kambo qui m’a appris à Être sur mon vélo. Là-haut, là-bas, ça coopère. Il faut juste demander, et accepter de recevoir.
Dans la problématique qui est la mienne et qui m’a amenée à la médecine, il y avait cette incapacité à incarner mon corps, à prendre conscience de la profondeur de mes ressentis. J’avais depuis toujours un amour pour la nature mais qui restait en surface, un amour contemplatif. Je ne me sentais pas capable de gravir des montagnes, de pédaler pendant des heures. Je n’y pensais même pas. De plus j’étais persuadée d’être en mauvaise santé à cause de la cigarette. J’avais à peine  commencé à profiter de la montagne, deux, trois ans avant ces kambos, à faire mes premiers tours à vélo, mes premières vraies randos, et la grenouille a parfaitement su par quel bout me prendre pour me révéler à moi-même et me sauver littéralement du gouffre au bord duquel je me tenais. J’ai reçu un enseignement d’une puissance incroyable, la capacité à être dans la montagne, éprouver la noblesse de la simplicité, de l’effort, de la matière, sentir la vie dans son corps, dans chaque respiration, dépasser les limites des fausses croyances liées aux doutes, et faire confiance à son instinct, qui atteint son plein potentiel quand on est immergé dans la joie la plus pure et la plus simple, celle d’être juste heureux d’être là, dans la nature.

Cet ancrage a été opéré avec tant de finesse, de justesse que j’en suis subjuguée encore aujourd’hui. On est capable de tant de choses. J’ai vraiment l’impression d’avoir été coachée, d’avoir suivi un entrainement intensif pendant ces quelques semaines de Kombos.  Il était indispensable que je découvre ces choses pour me préparer à ce qui allait venir ensuite, car ce n’était qu’un début… Mais ça c’est une autre histoire.




* La grenouille, ou Kambo, est une pratique chamanique qui consiste en une purge très poussée, par application sur le mésoderme d'une sécrétion de grenouille arboricole appelée Phyllomedusa Bicolore. L'expérience n'est pas vraiment confortable. La purge dure environ trente minutes et n'a pas d'effet psychotrope, à proprement parler.

**col de l'Epine !! J'avais déjà fait trois, quatre grandes montées de ce genre avant Kambo, et plusieurs grosses randos avec des heures et des heures de montée, où j'avais craché mes poumons et forgé une bonne base d'endurance. De même, je fais du Qi gong quasi-quotidiennement depuis 2 ans. Je précise cela pour dire que la Grenouille ne fait pas de miracle mais s'installe là où il y a un potentiel.C'est une puissante médecine du corps physique, mais aussi des corps énergétique, émotionnel, éthérique, médecine de l'esprit, médecine holistique.

Autres articles "témoignages chamaniques": "Coup de Tabac", "retour de bâton"... sous le libellé "chamanisme".

dimanche 7 mai 2017

Extrait: l'Ecosophie, par Lil Kaitesi

"Petit manifeste pour une écologie spirituelle.

Écosophie signifie « sagesse de l’environnement » ou « sagesse de la nature ». 

Cette approche part de l’idée que la nature est suffisamment intelligente pour se régénérer elle-même et que, par ailleurs, l’homme aurait beaucoup à en apprendre sur sa vie sociale. 

L’écologie, au contraire, affirme que la nature est faible et qu’elle dépérit si on ne la protège pas. Forts des calculs et analyses effectués par les laboratoires, les scientifiques s’affairent à aménager des territoires « préservés » mais, en réalité, ils ne font que compliquer la situation, aseptiser des espaces et éradiquer des espèces qui chacune ont un rôle dans le monde naturel. Quoique reconnaissant la dépendance de l’homme vis-à-vis de la biosphère, l’écologiste garde au fond de lui l’idée cartésienne que la nature lui est éternellement étrangère, tandis que l’écosophe souffre de cet état des choses, sachant que son aliénation à la nature extérieure est un indicateur du fait qu’il ne connaît plus sa nature intérieure. Si le militant « vert » s’agite pour sauver quelques arpents de forêt, l’écosophe, lui, sait que tant que l’homme sera déconnecté de la nature, il continuera à la détruire. 
L’écologie procède d’une volonté de démonstration de la toute-puissance de l’homme, de sa capacité à faire face à toute situation grâce à son intelligence, à ses technologies et à ses institutions mondiales. En se dirigeant vers un totalitarisme vert. 

À l’opposé, l’écosophe a confiance dans les puissances de la nature qui ont permis à l’humanité de vivre ses expériences sur Terre. En cessant de se prendre pour Dieu, en s’ouvrant à nouveau aux mystères de l’univers, l’écosophe redécouvre un formidable espace de liberté où il peut reprendre le chemin vers la source de toutes choses.

Réalisons-nous à quel point la destruction de la nature est en train de nous transformer, en tant qu’individus et en tant que société ? Pouvons-nous encore imaginer la conscience qu’avaient les hommes, voilà seulement quelques siècles ? Les hommes ont oublié comment dialoguer avec l’Autre Monde, celui des arbres, des animaux et... des hommes. Alors, quand la question écologique leur vient finalement à l’esprit, ils ne savent comment résoudre un problème qui masque une crise métaphysique profonde à laquelle on ose à peine penser. Nous ne savons plus dans quel monde nous sommes, ni dans quel monde nous voulons vivre. L’écosophie est née du constat que la surenchère de technologie et de consommation a non seulement désertifié nos campagnes, mais a aussi et surtout desséché nos vies. Chaque arbre coupé nous déracine un peu plus de notre être profond. Il ne tient qu’à nous d’ouvrir notre cœur, afin qu’il soit à nouveau irrigué par la sagesse éternelle de la nature. Seul un changement en nous-mêmes pourra changer les choses hors de nous."

Le texte de cette jeune femme trentenaire, Lil Kaitesi, m'a énormément touchée. Il sonne très juste....
On peut retrouver ce texte dans un ouvrage de type hermétique ( dans les deux sens du terme! Aussi bien dans le sens "inscrit dans la ligne de pensée d'Hermès trismégiste", que dans le sens où il faut avoir quelques bases gnostiques* pour profiter plus pleinement de ce texte, sinon il ne pénètre pas la conscience!) :

Lil Kaitesi, "Merkavah".

Base gnostique : l'idée c'est d'avoir pris conscience d'une manière ou d'une autre, qu'il existe sur terre une connaissance très particulière, de type universelle, qui s'est "incarnée" sous des visages culturels différents en fonction des régions du globe, ce depuis l'aube de l'humanité, et que sous ces visages différents, (Tao, Ayurvéda, Christ, Bouddhisme, Unani Tibb, Chamanisme...)  le message est le même.

L'écosophie ici présentée est une formulation moderne d'une sagesse immémoriale, pilier de ce qu'on appelle aussi parfois la Tradition Primordiale.