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Petite épistémologie de la créativité - première partie

(Sous-titre provisoire: De la contrainte nécessaire.) Une des choses qui font de l’Homme un être vraiment étonnant est sa capacité à in...

mercredi 31 octobre 2012

La Maison Humanité

L'évolution de la société des hommes s'est faite à la mesure des réponses qu' elle s'est données aux défis qui se posaient pour assurer sa survie ou améliorer son confort et sa sécurité. C'est ce que suggère, d'une certaine façon la loi de l'Evolution.
Les dangers venaient de l'extérieur, du ciel, d'au-delà des terres domestiquées et ils tuaient. Il fallait s'en protéger et rapidement.

Très vite de nombreuses questions sont restées sans réponses. On s'est alors fabriqué une maison aux murs bien solides pour ne plus être terrorisés par l'extérieur et ses nombreux mystères.
On a créé des prêts-à-penser, des croyances, des légendes, des morales, des religions pour apaiser les besoins de réponses.
Nous nous sommes jetés à bras ouverts dans ces prêts-à-penser pour ne pas avoir à nous inquiéter et pouvoir nous concentrer sur le bon fonctionnement de notre maison, comme on se jette sur un comprimé d'aspirine pour apaiser un mal de crâne.

La maison humanité est devenue un immeuble divisé en appartements dont les portes sont closes.
Il n'y a pas communication entre les locataires, il n'y a que disputes de voisinage pour des pacotilles.
Quand un voisin nous invite cordialement, diplomatiquement, à visiter son appartement, l'invité se tient sur ses gardes. Il sourit et complimente, observe tout, s'intéresse à quelques détails et ne dit rien de ce qu'il pense. Une fois rentré dans le confort de son logis, il critique alors la disposition des meubles, convoite la télévision ou le robot mixeur.
Dans certains cas, l'invité s'émeut sincèrement de l'accueil chaleureux qui lui a été réservé, comme si cela était inespéré, improbable de la part d'inconnus. C'est ainsi que l'on entend de bonnes âmes relater la bienveillance, la naiveté, la joie qu'ils ont découvert lors d'un voyage en Afrique, en Amérique du sud, comme si ces peuples, parce que pauvres à nos yeux, n'avaient pas de richesse intérieure. C'est cela qui est naïf. Comme si nous étions si différents les uns des autres.

Dans tous les cas, les locataires auraient tous intérêt à ouvrir leur porte, que notre maison devienne Maison Humanité parce que nous sommes tous locataires d'une même demeure.

Que la Maison-Humanité devienne Maison-Terre. Une maison où l'on prendrait en compte notre jardin, la poussière sur les meubles, l'invisible pourtant présent qui constitue notre environnement, indispensable.

Le grand Voyage

Il était une fois, la planète Terre.
Sur cette planète pleine de vie, de nombreuses espèces animales et végétales cohabitaient en harmonie. Parmi les espèces animales, une nous est familière. Ce sont nos ancêtres, les humains. En ce temps là, les humains formaient des petites communautés d'hommes noirs qui vivaient de chasse et de cueillette. Ils s'intégraient parfaitement dans leur environnement qui leur permettait de subvenir à leurs besoins.
Cependant ils étaient curieux et bien des choses dépassaient leur entendement. Ils fallait comprendre ce qui les entourait. A certaines époques, l'épuisement des ressources les poussait à devoir trouver un nouvel endroit où s'installer provisoirement. C'est ainsi que les hommes s'éloignèrent progressivement de leur sol natal et étendirent leur territoire. Leur communauté ne cessait de s'agrandir et des dissensions éclataient de plus en plus fréquemment au sein du groupe. Un beau jour, ils décidèrent ensemble de se diviser en plusieurs groupes en de partir en des directions opposées. Ils finiraient bien par se retrouver plus tard. Les expériences et les découvertes faites par chaque groupe permettraient de connaître plus rapidement le monde qui les entoure. Ainsi, un groupe parti vers l'est, un autre vers l'ouest, un parti vers le nord et un autre vers le sud.

40 000 ans plus tard, les humains se sont installés sur l'ensemble de la planète. Les longs voyages prennent au minimum plusieurs mois et sont donc encore peu nombreux. La vie s'organise au sein de grandes communautés que l'on peut qualifier de civilisations. Que ce soit à l'Est, ou bien à l'Ouest, les hommes se sont organisés en hiérarchie de pouvoir et en ordre social efficace. La communauté vit pour se pérenniser. Pour ne pas voir tout l'édifice s'écrouler, les hommes se disent que son ordre est unique et divin. Cependant, l'homme reste curieux et malgré les barrières qui cherchent à le maintenir dans le rang, quelques uns sont assez fous pour entreprendre l'impensable. Voir ce qu'il y a après la ligne d'horizon, découvrir que la Terre est ronde. Construire des embarcations qui vont sur l'eau, cette étendue à perte de vue, menaçante, mais pas suffisamment menaçante pour calmer la volonté de savoir ce qu'il y a après.

Il ne fallait pas attendre longtemps avant qu'un de ces voyages n'amène un groupe d'hommes sur le sol d'un autre groupe d'hommes. Non contents de se retrouver après 40 000 ans, ils se jaugent et plutôt que de faire confiance, ils se méfient. C'est que les hommes d'un des groupes ont la peau blanche, et les autres ont la peau noire. Les traits diffèrent beaucoup, les corpulences, la pilosité, alors on doute que ce soient tous des êtres de la même espèce.

Même si au sein d'un groupe certains prônent la confiance, c'est l'ignorance et la peur de la différence qui motivera le bras armé à s'abattre sur l'étranger. C'est ainsi que l'homme ne reconnaît pas ses frères et se lance dans un massacre fratricide.

jeudi 11 octobre 2012

Shantée

A 7 ans, je voulais être astronome.
Je voulais tout savoir sur tout, je voulais aller sur Mars. Je m'étais promis qu'en 2020, je partirai dans la première fusée.
A 15 ans je découvrais la philosophie. Tout mon projet a été remis en question. Je réalisais alors qu'avant de vouloir connaitre le ciel et l'espace, il était primordiale de comprendre les hommes, espèce à laquelle il semblait que j'appartenais.
J’étudiais avec enthousiasme les sciences humaines: politique, histoire, sociologie, économie, anthropologie, philosophie...
A 22 ans, diplômes en poche et profondément désillusionnée par le carcan académique et la démarche intellectuelle, je quittais tout et partais vivre au Mexique.
A 24 ans j'arrivais à Paris pour devenir comédienne. Je voulais étudier l'homme de l'intérieur, vivre mon humanité, comprendre le cœur de mes semblables. De petits boulots en petits boulots, je poursuivais mon chemin pavé d’expériences véritables, concrètes. J’avançais sans savoir où j'allais, sans parvenir jamais à me fixer sur une seule chose.
Pendant 6 ans je n’ai pas ouvert un livre ni écris une ligne.
Je n’ai cependant pas cessé de questionner et de ne pas comprendre. Il y a deux ans, je tombai sur un magazine de philosophie dont la Une m’interpella : Le cosmos des philosophes.
Je le lu et la flamme se raviva. Je me réconciliai avec la pensée.La pensée "organisée" si je puis dire. Celle qui est filtrée par le travail d'écriture et l'exigence de cohérence.
Je décidai de formaliser toutes mes idées, de dépoussiérer toutes mes anciennes connaissances, heureusement  toujours bien là, et d’élaborer un système cohérent mêlant ancienne pensée et pensée nouvelle issue principalement de l’introspection.
Quel exercice fastidieux que d’organiser tout ça mais c’est un mal nécessaire pour progresser et tenter de devenir meilleur.

Sur ce blog, il n'y a pas tant d'organisation que cela. Les articles se suivent au gré de mon inspiration. Et cela peut partir dans tous les sens. Cela dit, chacune de ces réflexions constitue une marche qui me permet d'approfondir, remettre en question mes propres idées reçues, mes valeurs, mes envies, et d'avancer. Ces articles sont nécessairement obsolètes pour la plupart mais ils constituent un témoignage d'une pensée en train de se faire.

Pour en savoir plus : article Relevé de notes.