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Petite épistémologie de la créativité - première partie

(Sous-titre provisoire: De la contrainte nécessaire.) Une des choses qui font de l’Homme un être vraiment étonnant est sa capacité à in...

lundi 6 mai 2013

Hugo Horiot

Petit commentaire sur ce personnage.




Hugo Horiot : "L'institution tue les enfants... par FranceInfo

Diagnostiqué "autiste" dès son plus jeune âge, ce jeune homme aujourd'hui âgé de trente ans est comédien et auteur d'un bouquin. Un bouquin qui parle de quelque chose de fondamental, qui met le doigt là où ça fait mal. Hugo Horiot a été diagnostiqué autiste, c'est-à-dire qu'il manifestait le syndrome d'Asperger. Et puis, grâce à l'écoute indéfectible de sa mère, Hugo en est revenu de ce syndrome. Il est désormais "normal" comme on aime dire.
Alors, que dire sur ce sujet?

Les autistes sont, à mon avis, non pas des "malades" mais des êtres qui perçoivent autrement, tout simplement (je m'intéressais à cela en réfléchissant sur les échelles de perceptions et la notion de relativité).

Le premier réflexe que j'ai eu en l'entendant parler, c'est de penser " cool, il est revenu de l'autre côté, il va nous expliquer ce que c'est de l'intérieur". Sauf que ça ne me paraît pas correct de parler d'un "autre côté". Parce qu'il ne s'agit pas de guérir d'un mal, ou d'être anormal et de devenir normal. Il s'agit de quelque chose qui à mon avis nous est difficilement accessible, comme un décalage de phase entre la manière normale de percevoir le monde et une manière simplement différente (et qui je pense détient son lot de pertinence).

Un début de compréhension de notre part peut venir, je pense, de ceci:

Dans la relation entre la mère de Hugo et ce dernier, cette femme s'est laissée guidée par la clairvoyance d'un amour viscéral, intuitif  et inébranlable, plus fort que tous les messages ou toutes les pressions venant de la société, l' invitant à placer son enfant entre les mains de professionnels, jugeant son fils malade.

Alors, c'est bien joli, l'amour maternel mais si les bonnes intentions sauvaient le monde ça se saurait. Cependant, dans la nature intransigeante de ce sentiment maternel, il y a les bases de la confiance, il y a les bases de l'enthousiasme. Hugo le dit lui-même: "en voyant avec quelle force ma mère menait ce combat, je me suis dit que ça valait peut-être la peine, et j'ai décidé de dire "oui"." De dire "oui" malgré la violence faite à son encontre à la fois par notre façon de le juger et par ce que nous faisons de notre réalité dont lui ne percevait pas le sens. (sans doute ne le perçoit-il pas beaucoup plus aujourd'hui mais l'accepte-il).

Il s'agit d'une grande violence mais elle n'est pas volontaire, du moins dans un premier temps. Elle est principalement due à notre ignorance et à notre inadaptation. C'est une violence dont, effectivement nous sommes souvent coutumiers et Hugo le surligne à en trouer la page: cette violence est le fruit de notre attitude face à la différence, l'inconnu, le réflexe mental de jugement de valeur négatif, toujours inspiré par un relent de peur - une peur atavique. Il est inutile de se flageller parce que nous avons mal fait les choses pendant longtemps et dans de nombreux domaines. L'important est de ne pas persévérer dans l'erreur, cachés derrière des œillères alors que des bribes de compréhension nous montrent comment faire autrement.

C'est pourquoi quand quelqu'un vient nous tirer l'oreille pour nous remettre à notre place, il faut l'écouter. Car ce qu'il a à nous offrir n'est rien de moins qu'un moyen de faire mieux les choses, un moyen d'en apprendre plus sur nous mêmes. Il a fait le dur travail d'accepter notre monde et ses nombreuses absurdités, le moins que l'on puisse faire c'est écouter et faire un effort.


D'autres "autistes" ont écrit des bouquins passionnants:

David Tammet: Je suis né un jour bleu (Mathématicien)
Josef Shovanec : Je suis à l'est (Docteur en philosophie)
Hugo Horiot : L'empereur c'est moi
Françoise Lefèvre (maman de Hugo Horiot) : Le petit prince cannibale (2001)

De manière générale, ces bouquins sont indispensables pour ouvrir notre manière de percevoir. Par exemple, le titre du livre de Tammet souligne le phénomène de synesthésie qui est lié à une forme particulière ( proche de l'intuition) d'accès  à une connaissance "autre"...
De même, rien que les trois premiers titres, Je... Je.... Moi.... , laissent penser que la question tourne autour du rapport entre l'individu et le tout ( Soi dans l'espace, Soi dans le temps, Soi dans le monde).

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