La semaine dernière je suis allée à une projection de deux documentaires suivie d’un débat au sujet de l’agro-écologie. Déjà sensibilisée
à ces questions depuis deux bonnes années – seulement – je me rendais à cette
projection dans un but précis : voir si beaucoup de monde se déplacerait
pour l'occasion.
J’ai été ravie de voir, devant l’entrée du petit cinéma de
province, une file de 200 personnes qui toutes levèrent la main quand
l’organisateur demanda qui était là pour la soirée agro-écologie.
En prime, j’ai appris des choses.
Le grand commentaire médiatique, c'est-à-dire le flux diffus
d’informations reprises de-ci de-là par les chaines qui disent des choses sans
vraiment dire grand-chose, laisse venir à nos oreilles la question des OGM et
les scandales d’abus de confiance des entreprises – quand on mange du cheval en
achetant du bœuf, etc.
Je crois qu’il importe de se poser quelques questions et
donc aujourd’hui, c’est ce que nous allons faire. Je souhaite partager les
informations qui me sont parvenues et présenter le problème alimentaire dans
son ensemble. Pour ce faire, je m’appuierai sur l’exemple des céréales et des
légumes, laissant de côté, eh bien, le reste (viande, produits transformés,
etc.).
C’est parti.
Pourquoi mangeons-nous
des légumes et des céréales ?
Quelle drôle de question, la réponse est tellement évidente.
On en mange car notre corps en a besoin. Si, on apprend ça à l’école : ça
apporte des vitamines et de l’énergie, et ça permet à notre corps de faire des
choses et d’être en bonne santé.
En effet. Notre corps a besoin de plein de choses (les
nutriments) pour pouvoir fonctionner tant à plein régime qu’en sous-régime.
Donc il assimile les nutriments contenus dans notre alimentation. Il importe
que cette dernière soit variée pour couvrir l’ensemble des besoins. De même, il
importe de ne pas manger trop gras, trop salé, trop sucré, ou trop, parce que
cela dérègle notre corps.
Jusque là, que de banalités ! Certes, mais nous pouvons
nous poser cette question : ce que nous mangeons, à partir du moment où
nous faisons attention, donne-t-il à notre corps ce dont il a besoin ?
Lorsque je mange une « tomate », m’apporte-t-elle
tout ce qu’une tomate est sensée apporter ?
La réponse est non et c’est là que commence notre
petite aventure agro-écologique.
Qu’est ce que
l’agriculture ?
Il y a longtemps - très longtemps -, l’homme a fait une découverte : se
nourrissant de choses que ses sens lui indiquaient comme comestibles, notre
ancêtre a découvert que lorsqu’une graine de cette chose était mise en terre,
au bout d’un certain temps une plante poussait qui donnait plein de cette
chose.
Voilà une découverte fondamentale qui allait permettre à
l’homme de ne plus être tributaire des aléas de la cueillette, en plus de lui
permettre de s’organiser autrement. Plantons des graines, attendons et surveillons,
puis récoltons. Nous venons d'assister à la naissance de l'agriculture.
Ce qu’il importe de voir dans ce petit rappel historique, ce
n’est pas l’avantage offert par l’agriculture en termes d’organisation sociale
ou de domestication de la nature. Ce qu’il importe de voir, c’est que la terre,
le sol sur lequel nous marchons, est d’une richesse plus grande que notre
imagination ne peut le soupçonner.
Aussi, la terre n’a-telle jamais eu besoin de nous pour
faire pousser quoi que ce soit. Naturellement, sans que notre main intervienne,
les écosystèmes se maintiennent et évoluent grâce à des processus, comme la
pollinisation par le vent ou les abeilles, le rôle des insectes, le rôle des
petites bestioles rampantes sous le sol. En plusieurs centaines de millions
d’années, la surface de la planète s’est organisée en permettant aux uns de se
nourrir des autres, le tout formant un grand écosystème complexe. Si complexe qu'il n'est pas certain que nous en connaissions toutes les subtilités..
Lorsque l’homme a découvert le potentiel nourricier du sol, il
lui est naturellement venu à l’esprit qu’il fallait respecter ce sol si l’on
voulait qu’il continuât à se montrer généreux. L’agriculture a longtemps
consisté en un travail de collaboration entre le sol et l’homme.
A un moment de la saison, l’agriculteur sème des graines. Il
surveille sa terre jusqu’au moment où ce qu’il a planté est prêt à être
récolté. Une partie est consommée par l’agriculteur, une partie est consommée
par les autres, une partie est conservée pour en garder les graines qui seront
plantées la saison suivante.
En fonction des différents climats propres à des latitudes
particulières, on constate que les sols ne fournissent pas les mêmes variétés
de légumes, de céréales. La graine s’adapte au sol saison après saison, d’une
saison à l’autre (par saison, j’entends la période annuelle qui s’étend de
mars à octobre).
De même, entre le début et la fin de la saison, on observe
que le sol et ce qui y pousse respectent des rythmes liés eux-aussi aux
températures, à l’humidité, etc. Il y a donc une organisation naturelle des
phénomènes agricoles en deux logiques croisées: l’une régionale (spatiale),
l’autre saisonnière (temporelle), intimement liées.
Région, saison : voilà des termes qui reviennent à nos
oreilles en ces temps troublés.
Sans vouloir idéaliser le passé comme on a tendance à le faire
depuis quelques décennies - en parlant de la « tentation du
vernaculaire » ou du « small is beautiful»-, il s’agit de se rendre
compte qu'en de nombreux endroits de la planète, il existe des traditions
ancestrales liées à la culture des sols. Les valeurs de respect et de
collaboration dont nous parlions juste un peu plus haut ont donc existé et
traversé les siècles. Ce n’est pas parce qu’elles sont ancestrales qu’elles
font actes de vérités ; ce n’est pas parce qu’elles sont ancestrales qu’elles
sont primitives ou « sous-civilisées ».
Ces pratiques sont nées d’une observation intelligente de
l’environnement et d’une pratique honnête. Si elles n’avaient pas rempli
l’objectif de nourrir sainement la population, elles n’auraient pas plus
subsisté dans le temps que les populations.
Alors aujourd’hui, que
se passe-t-il ?
Faisons un petit détour par l’histoire de ces 50 dernières
années.
Apparemment, dans les années 1950, respecter les régions et
les saisons nous est apparu comme une intolérable contrainte dont nous avons
voulu nous défaire.
Ce n’est pas tout. Dans le contexte d'après-guerre, de nombreuses usines d’armement et de
produits chimiques se sont reconverties en fabriques de machines et d’engrais.
Un peu de positivisme par ci (une grande confiance en la
science), un peu de malthusianisme par là (crainte de la surpopulation), le
tout dans un contexte d’intrication politico-économique s’élargissant à
l’échelle occidentale puis mondiale, et nous avons peu à peu développé le
paradigme suivant :
Nous ne pouvons nous permettre de faire confiance à la
nature pour ce qui relève de l’alimentation des populations. C’est à l’homme de
maîtriser et domestiquer les terres sur lesquelles il vit. Organisons une
partie de ces terres en cultures, bien séparées les unes des autres
(monocultures), et utilisons ce que la technologie nous propose pour booster
tout ça, renforcer les plantes, les protéger davantage des aléas, afin de
produire suffisamment pour nourrir une population croissante.
D’autre part, cette population croissante s’organisait
autrement. Alfred Sauvy a théorisé ces changements comme suit : la
mécanisation des pratiques agricoles a permis à la population agricole
dépourvue d’activité de se « déverser » dans le secteur industriel
puis dans le secteur tertiaire. Ainsi s’en suit l’urbanisation que d’autres
facteurs économiques et socioculturels viennent renforcer. La logique de
division des tâches en fonction d’une spécialisation des pratiques intervient
aussi dans les bouleversements que le paysage agricole a connu entre les années
60 et 80.
Les idées libérales étant en plein essor, il nous paraissait
légitime de pouvoir manger ce que nous voulons quand nous le voulons. Ainsi
nous avons développé, par exemple, les importations de produits exotiques que
nos expéditions coloniales nous avaient amenés à apprécier.
Cette multitude de facteurs inter-rétroactifs rend l’analyse
des phénomènes très complexe. Soit. Ceci étant posé, voyons sur
quoi repose notre système agricole.
Au nom du principe de précaution et dans la logique de
maîtriser notre environnement, nous avons décidé que tout ce qui serait planté
sur le territoire serait issu de graines « homologuées »,
c’est-à-dire controlées. Toutes les graines que les maraîchers se procurent
sortent de laboratoires. Au sein de ces laboratoires, les graines sont
artificiellement hybridées par la main de l’homme. Cela veut dire que l’on
prend deux plantes que l’on croise dans le but d’en tirer une troisième qui
sera dotée des propriétés fortes des deux plantes initiales, sans en avoir les
propriétés faibles.
Les graines obtenues en laboratoires sont uniformes. Elles
permettent d’obtenir un nombre limité de variétés de légumes et de céréales.
Ces mêmes graines seront semées de manière quasi-identique sur l’ensemble du
territoire, peu importe les différences de sol et de climat. Aussi, puisque ces
différences de sol et de climat nous enquiquinent, nous cultiverons les plantes
hors- sol, en hydroponie ou sous-serre, ou bien encore en recourant à des
engrais et des pesticides.
Ces graines sont
connues sous l’appellation « hybride F1 ».
Pour bien comprendre ce que cela veut dire, imaginons que chaque variété de graine homologuée porte un nom, c'est le cas, et que ce nom soit semblable à une étiquette, ou bien une marque. Imaginons qu'il soit impossible de faire pousser autre chose qu'une de ces marques. Eh bien nous approchons de la réalité.
Pour bien comprendre ce que cela veut dire, imaginons que chaque variété de graine homologuée porte un nom, c'est le cas, et que ce nom soit semblable à une étiquette, ou bien une marque. Imaginons qu'il soit impossible de faire pousser autre chose qu'une de ces marques. Eh bien nous approchons de la réalité.
Ajoutons
qu’il est aujourd’hui illégal pour un maraîcher de conserver les graines issues de sa récolte pour les semer la saison suivante. Il y a une obligation pour
notre agriculteur de se fournir en graines auprès de fournisseurs attitrés (au
nombre de 4 en France).
Tous les fruits, légumes et céréales que nous consommons sont issus de graines, - au cas où ce détail nous aurait échappé- , et toutes ces graines sortent de laboratoires. L’homme qui cultive des terres n’est pas celui qui produit les graines. Les graines qui produisent notre alimentation sortent donc de laboratoires dans lesquels elles sont modifiées.
Tous les fruits, légumes et céréales que nous consommons sont issus de graines, - au cas où ce détail nous aurait échappé- , et toutes ces graines sortent de laboratoires. L’homme qui cultive des terres n’est pas celui qui produit les graines. Les graines qui produisent notre alimentation sortent donc de laboratoires dans lesquels elles sont modifiées.
Génétiquement modifiées ?
Ce qu’on entend aujourd’hui par OGM, c’est l’introduction
d’un gène étranger au sein d’une cellule. Ce gène permettra à la plante de
développer une résistance, par exemple, à certains produits toxiques, ou bien
encore de contenir en elle un pesticide. On fabrique alors des organismes dits
transgéniques.
La modification génétique d’un organisme est un principe
plus large que cela.
Il y a d’autres pratiques qui ne consistent pas en
l’introduction d’un gène étranger mais qui relèvent toutefois de la
modification génétique. Par exemple, la mutagenèse : on modifie
l’organisation génétique d’une plante. C’est cela qui est fait sur l’ensemble
des graines. C’est cela qu’on appelle hybridation F1.
Il existe ainsi un catalogue qui répertorie l’ensemble des
variétés - des marques - de graines autorisées à la semence. Il est illégal de prendre d’autres
graines que celles susmentionnées, comme nous l'avons dit mais que nous répétons pour être sûrs de ne pas avoir mal compris...
D’un point de vue économique, voici la logique :
l’agriculteur dépend de l’entreprise qui lui vend ses graines. Il est contraint
légalement de racheter chaque année son lot de graines. En divisant les
semenciers - soit nos 4 grandes entreprises- des maraîchers, on a créé un marché d’offre et de demande entre les
uns d’un côté et les autres de l’autre. C’est suite à cette logique marchande,
ajoutée aux logiques de mécanisation, de productivité de masse, etc., que les petits agriculteurs ont peu a peu été
remplacés par des grosses structures. Des grosses structures qui ont pour
objectif de produire en masse, et ce afin de réaliser un minimum de profit.
D’un point de vue sanitaire, voici le constat : le fait
de planter à chaque saison des graines « toutes neuves » empêche le
phénomène d’adaptation qui lie la plante au sol. Lorsqu’une graine est plantée,
elle puise dans le sol ce dont elle a besoin pour croître. C’est pour cela que
tout ne pousse pas n’importe où. Saison
après saison, la plante produit des
graines qui s’adaptent progressivement au sol et au climat. Si l’on plantait
ces graines-là, elles seraient naturellement renforcées, car simplement
adaptées. De tout temps, c’est ainsi que les agriculteurs procédaient. Or cette
relation est brisée. On a choisi de nier les propriétés des sols en répandant
sur ceux-ci des produits issus de la recherche chimique. On a choisi de nier
les cycles de la nature et de les « forcer » en produisant nos
propres graines et en les cultivant selon nos règles.
La prise de conscience de l’illégitimité de tels procédés à
donné naissance au courant « écologique ».
Au sein des populations, de même, depuis 20 ans, on a développé l’idée de manger « bio ».
Bio
Au sein des populations, de même, depuis 20 ans, on a développé l’idée de manger « bio ».
Bio
Manger
« bio » signifie que l’on choisit de consommer des aliments – des
légumes et des céréales - issus de l’agriculture biologique. L’agriculture
biologique concerne la manière dont les plantes sont cultivées : on limite
le recours aux engrais et pesticides, on favorise l’étude des sols, le respect
des cycles, etc. Cependant, les plantes issues de l’agriculture biologique sont
elles-mêmes issues de graines. Ces graines sont toujours des graines hybrides
sorties de laboratoires. Ce sont les mêmes graines homologuées présentes dans
le catalogue officiel.
L’augmentation de la demande de produits bio de la part
des consommateurs a entraîné les groupes industriels dans la culture du bio de
masse. Ainsi, nombre de produits bio proposés dans les réseaux de grande
distribution sont cultivés sous serre, en hydroponie, en grandes monocultures
intensives ou bien ils sont importés. Le
bio est devenu une marque qui s’inscrit dans la logique de n’importe qu’elle
autre marque.
Parque nous voulons produire en masse et garder la main sur
ce qui se passe, nous nourrissons artificiellement les plantes, comme si le sol
n’avait jamais été capable de faire pousser des choses par lui-même. Le
principe même de la croissance d’un légume est perverti : normalement, en
croissant, un légume interagit avec la terre, il développe des racines
profondes qui puisent des choses essentielles dans un sol aéré par le travail
continu de micro-organismes.
Et que faisons-nous ? A force d’eau et de goutte à
goutte nutritionnel, tous nos légumes sont traités comme des organismes malades
et dépendants. Par conséquent, ils ont perdu plus de 50 % de leur valeur
nutritionnelle ainsi qu’une grande partie de ce qui fait leur goût. C’est pour
cela qu’une tomate n’est plus une tomate.
Dans une relation d'échange, le légume acquiert ses qualités nutritionnelles. Les qualités nutritionnelles dont nous avons besoin. Aucune de nos règles de culture, en dehors d'une démarche agro-écologique ou de permaculture, ne permet à une plante de se développer normalement.
Le fait de cultiver des plantes en grandes monocultures
attire de fait des parasites – parce qu’il y a une concentration d’une même
chose en un endroit. On cherche alors à lutter contre les parasites plutôt que
de remettre en cause le principe de la monoculture.
Ensuite, le fait de ne proposer qu’une quantité limitée de
variétés de graines nuit à la biodiversité pourtant fondamentale.
Ce n’est pas tout.
Que l’on ait fait preuve de maladresse par le passé est une
chose que l’on peut difficilement se permettre de juger. On a tous le droit de
faire des bêtises. Ce qui devient embêtant, c’est de persévérer dans la
maladresse tout en sachant qu'on est en plein dedans.
De nombreux scandales sanitaires ont éclos dans l’actualité
des dernières années. Par exemple, nous avons eu vent du problème de la dioxine.
De quoi s’agissait-il ? Il s’agissait de faire des piqûres d’hormones
synthétiques aux vaches afin que celles-ci produisent davantage de lait. Il
s’est avéré que les vaches en souffraient, développaient des difformités, des
cancers, des carences qui, soit disant n’avaient aucune répercutions dans le
lait produit. Ce, jusqu’à ce que des études prouvent que le lait produit
n’était pas exempt de risques pour la santé des individus.
Le scandale provenait du fait que les études initiales qui
garantissaient la « sanité » du lait étaient menées par des laboratoires
mandatés –payés- par les industries qui produisaient l’hormone. Nous ne sommes
pas nés de la dernière pluie et nous sommes bien conscients de l’existence de
l’oligarchie formée par les intérêts politico-financiers. Cela ne nous a
cependant pas empêché d’être heurtés par le mépris dont ces intérêts ont fait
preuve à l’égard de la santé du public. Le profit avant la santé. Le cynisme inébranlable des uns contre l'humanité du plus grand nombre.
La question des OGM,
ou des plants transgéniques, suit la même logique. C’est une logique qui donne la priorité aux
profits, au détriment de la qualité, de la santé et du bon sens agricole.
L'étude qui a défrayé la chronique dernièrement montrait des animaux qui avaient souffert de malformations impressionnantes suite à une alimentation à base d'OGM.
Le principe de la modification transgénique est le suivant: d'un côté, nous avons la cellule au sein de laquelle nous allons introduire un gène étranger. De l'autre côté, nous avons le gène étranger. Eh bien les tests montrent que séparément, la cellule et le gène sont compatibles. Puisqu'ils sont compatibles, on en déduit qu'une fois réunis, il y a peu de risque de mauvaise réaction. On ne teste l'ensemble que sur une courte durée, bien trop courte pour que des effets puissent se manifester. Tout cela, l'oeil greffé sur notre microscope. Or il apparaît que des interactions se produisent entre le gène et la cellule, ce qui, séparément, ne pouvait être anticipé. Comme dans de nombreux cas en chimie, les propriétés de la somme des parties réunies diffère des propriétés des parties séparées.
Les champs de plantes transgéniques sont soumis aux mêmes phénomènes de pollinisation que n'importe quel champ. Ainsi, à divers endroits en dehors du champ, jusqu'à plusieurs dizaines de kilomètres, on trouve des plantes qui sont en possession du gène ( on parle de plants "contaminés"). Ces plantes ont généralement l'apparence de "monstres". C'est pour cela qu'il est interdit de planter les graines issues d'OGM d'une année sur l'autre. On n'est pas sûr que la plante de 2ème génération transgénique ressemble à quelque chose. En gros, la modification transgénique n'est pas suffisamment stable pour que l'on puisse laisser le maraîcher planter les graines issues de récoltes d'OGM. L'agriculteur doit en racheter des "neuves" et c'est bien opportun pour le semencier avide de récoltes financières.
L'étude qui a défrayé la chronique dernièrement montrait des animaux qui avaient souffert de malformations impressionnantes suite à une alimentation à base d'OGM.
Le principe de la modification transgénique est le suivant: d'un côté, nous avons la cellule au sein de laquelle nous allons introduire un gène étranger. De l'autre côté, nous avons le gène étranger. Eh bien les tests montrent que séparément, la cellule et le gène sont compatibles. Puisqu'ils sont compatibles, on en déduit qu'une fois réunis, il y a peu de risque de mauvaise réaction. On ne teste l'ensemble que sur une courte durée, bien trop courte pour que des effets puissent se manifester. Tout cela, l'oeil greffé sur notre microscope. Or il apparaît que des interactions se produisent entre le gène et la cellule, ce qui, séparément, ne pouvait être anticipé. Comme dans de nombreux cas en chimie, les propriétés de la somme des parties réunies diffère des propriétés des parties séparées.
Les champs de plantes transgéniques sont soumis aux mêmes phénomènes de pollinisation que n'importe quel champ. Ainsi, à divers endroits en dehors du champ, jusqu'à plusieurs dizaines de kilomètres, on trouve des plantes qui sont en possession du gène ( on parle de plants "contaminés"). Ces plantes ont généralement l'apparence de "monstres". C'est pour cela qu'il est interdit de planter les graines issues d'OGM d'une année sur l'autre. On n'est pas sûr que la plante de 2ème génération transgénique ressemble à quelque chose. En gros, la modification transgénique n'est pas suffisamment stable pour que l'on puisse laisser le maraîcher planter les graines issues de récoltes d'OGM. L'agriculteur doit en racheter des "neuves" et c'est bien opportun pour le semencier avide de récoltes financières.
Tout cela étant dit, il importe de savoir que des
alternatives existent. La plupart de ces alternatives repose sur une
responsabilisation du consommateur. Celui-ci dispose d’un pouvoir d’achat et
par les choix de consommation qu’il fait, il peut défendre et soutenir une
autre pratique agricole. En gros, les pratiques proposées consistent à se
rapprocher des structures locales, à favoriser les produits de saison, à
questionner les producteurs sur leurs pratiques et sur l’origine de leurs
produits, à faire circuler l’information. Une partie de ces pratiques
alternatives défendent le métier d’agriculteur et cherchent à impliquer le
consommateur, quitte à ce qu’il mette un peu plus les mains dans la terre.
Ne voyons-nous pas autour de nous de plus en plus de gens
qui cherchent à faire leur propre potager ? Ne voyons-nous pas des gens se
regrouper en ville pour faire des jardins communs ? Dans les écoles, de
même, des espaces se créent où l’on tente de réconcilier l’enfance avec les
jeux de la terre. Il y a plein de petites initiatives qui naissent ici et là,
et il est possible d’y voir une source d’espoir. Dans le monde entier, ces initiatives prennent de l'ampleur et il n'y a qu'un pas à faire pour entrer dans la marche.
Pour aller plus loin, voici trois documentaires à voir et à
faire circuler.
Marie-Monique Robin, journaliste indépendante, a fait un
travail d’investigation honnête et rigoureux sur le sujet :
Le monde selon Monsanto:
Les moissons du futur.
Pierre Rabhi est un agriculteur devenu philosophe au contact de son métier. La pertinence de son propos a gagné le cœur de milliers de gens. L’association Colibri est née de son travail de réflexion et d’information. Voici une interview :
Associations qui proposent de l'information et mettent les gens en relation pour multiplier les initiatives :
www.kokopelli-semances.fr :
Kokopelli – association qui défend la production de graines paysannes et
reproductibles.
www.germinance.com
www.amisdelaterre.org
www.humanite-biodiversite.fr : association créée par Hubert Reeves.
Et bonjour la précarité des pays qui pratiquent de la monoculture... quand les récoltes sont fichues, aucun plan B.
RépondreSupprimerEt pour le bio, cela ne devrait pas s'appeler bio, mais alimentation tout court. C'est la chimie dans nos aliments qui n'est pas "normale" ni correcte. On va abaisser notre espérance de vie à cause des saloperies que l'on mange, que l'on respire, que l'on boit, que l'on se met sur la peau. Déjà qu'on est la première génération à vivre moins bien que nos parents...