Quelque chose me chiffonne depuis quelques jours et je ne
sais pas quoi précisément. Je sais que c’est lié aux évènements récents,
c'est-à-dire à la tuerie de Charlie Hebdo et à la manifestation du dimanche
suivant qui a vu plus de 4 millions de français descendre dans les rues, montrant ainsi
à la face du monde que nous n’avons pas peur, mobilisés que nous sommes pour
défendre la liberté d’expression et pour défendre la République attaquée.
Je voudrais y voir plus clair dans cette sombre confusion
mais je ne sais même pas par où commencer.
Les évènements sont encore chauds et l’émotion vive,
cependant, les choses vont aussi très vite et déjà on parle de mesures à
prendre, on cherche à agir vite au niveau politique sans laisser le temps à l’opinion
publique de se former. Bref.
Il y a un truc qui me gêne et je ne sais pas ce que c’est.
Je crois que c’est dans les 4 millions de gens qui se sont mobilisés. Oui, c’est
par là que cela semble se passer…
Quand on a appris l’exécution sommaire et lâche des
journalistes de Charlie Hebdo, qu’on les connût de près, de loin ou pas du
tout, on a tous eu plus ou moins l’impression de perdre quelqu’un. Et on les a
perdus d’une manière absolument révoltante, cela ne fait pas de doute.
Quand on a découvert le motif qui a présidé cette exécution,
là aussi ce fut comme un coup de poignard dans « quelque chose ».
Comment peut-on décider de supprimer des gens qui ouvrent leur bouche et
prennent des crayons pour dire des choses parfois sans intérêt, parfois sales,
parfois crasses, souvent drôles, toujours provocantes, gratuites à l’occasion,
gênantes quelques fois, bref, de vilains petits canards qu’on peut ne pas aimer
mais que toujours on tolérera ? Comment peut-on tirer froidement sur nos
vilains petits canards, bordel ? Donc oui, on descend dans la rue parce
qu’on est choqué et dégouté, profondément et sincèrement.
A cette blessure intime et commune que chacun a ressentie,
la réaction a été réciproquement spectaculaire : tous dans la rue,
solidarité spontanée que les plus utopistes d'entre nous n’auraient jamais crue possible,
front populaire avec les musulmans, juifs, athées, laïcs, cathos, etc… contre
les intégrismes. J’étais de la partie. J’ai senti un vent de sérénité souffler
sur les marcheurs que nous étions ce jour. Tous frères plus que jamais. Une
paisibilité inattendue. Ce sont là des sensations qui me plaisent et qui ont
conforté bon nombre d’entre nous.
Alors qu’est-ce qui peut bien me chiffonner dans tout
cela ?
Ce n’est pas l’hypocrisie que l’on commence à mettre à
toutes les sauces dans les commentaires de tout bord. Bien-sûr que l’on
critique l’élan spontané qui a vu marcher côte a côte des gens que tout oppose « traditionnellement »
– quand on oublie qu’on est tous semblable et que des événements comme celui-ci
nous le rappelle à grands frais : on a tous ressenti, en grande majorité,
ce même sentiment d’injustice insupportable qui nous a poussé dans la rue. Je
ne crois pas qu’il y ait eu une once d’hypocrisie dans les élans de solidarité
du peuple. L’hypocrisie est politique et médiatique et ce n’est pas aujourd’hui
que nous la découvrons.
On critique les récupérations politiques, marketing,
idéologiques du mouvement « Je suis Charlie ».
Il faut dire que ce slogan a du faire fantasmer les pontes
du marketing. « Je suis Charlie » est peut-être le message le
plus fédérateur de l’histoire de France, de l’histoire tout court, un peu comme
le « peace and love » des années 60. Parce qu'il est humaniste, et donc vrai, et parce qu'il est aussi plein de vide! On sent bien que les grandes machines de notre société capitaliste
s’empressent de récupérer et d’exploiter ce message fédérateur, plus ou moins
subtilement, et cherchent à surfer sur le noble sentiment qui nous a réunis
quelques heures durant. Déjà on se méfie. Mais cette récupération était
prévisible et attendue. Ce mouvement représente un potentiel incroyable pour
les grands rouages d’endormissement du peuple. Un peuple dont je ne sais pas
s’il souhaite se rendormir, après ce sursaut spectaculaire, cette démonstration
de force, ou bien s’il souhaite rester solidaire et mobilisé autour de grandes
causes fédératives qu’il faudrait savoir nommer…
Aujourd’hui, il semble que les discussions se soient
polarisées autour de la question des jeunes européens sensibles au racolage
intégriste. Ceux qui partent en Syrie ou au Yémen apprendre à tuer, puis qui
reviennent chez eux se fondre dans le décor jusqu’à ce qu’on leur dise de
passer à l’action. C’est un débat qui a tout lieu d’être et c’est très bien
qu’il ait lieu. Ce sont des jeunes qui n’ont à l’origine aucun penchant haineux
envers quiconque. Ils cherchent principalement à faire quelque chose de leur
peau, veulent faire comme le copain qui s’est converti sur les réseaux sociaux. D'autres, nombreux, sont approchés en prison. Donc oui, c’est par désœuvrement, absence de
projet de vie, non-intégration, que ces jeunes sont une main d’œuvre pour le
terrorisme. Une main d’œuvre que les intégristes religieux savent
exploiter ; une main d’œuvre que nous leur offrons sur un plateau, si je
puis m’exprimer ainsi. Ce débat sur la jeunesse est très important.
Le massacre de Charlie Hebdo met en avant, et à raison, le
fléau des intégrismes religieux et le bien-fondé de la laïcité, pilier de la
République. Je n'ai rien à redire à cela.
Mais il y a toujours un truc qui me chiffonne. Ce n’est pas
là… Alors poursuivons.
La France tue des gens à l’étranger, fournit des armes aux
assassins que nous exécrons, mais cela ne nous dérange pas. Notre mode de vie
ruine la planète et nous rapproche à grande vitesse d’un mur qu’on affecte de
ne pas voir. Depuis longtemps nous savons que la suffisance occidentale irrite
partout où elle se fait sentir, et nous commençons timidement à admettre que
notre supériorité civilisationnelle est illusoire. Et pourtant, je ne crois pas
que nous soyons hypocrites ou égocentriques, suffisants, fondamentalement. Nous
ne sommes pas non plus complètement ignares, aveugles, bêtes et méchants. Nous
ne sommes pas non plus les plus beaux, les plus forts et les meilleurs.
Pourtant, il y a un truc bizarre dans l’incroyable élan de solidarité des jours
derniers.
Je crois bien que ce truc bizarre loge discrètement dans un
recoin de ce que l’on appelle l’ « esprit français » et
j’aimerais bien l’y déloger, pour voir ce que c’est.
Quand on écoute les commentaires des personnes qui ont été
interrogées sur les raisons de leur présence dans les rues ces derniers jours,
on entend principalement « défense de la liberté d’expression »,
« atteinte aux valeurs de la République et de la Démocratie ». Et
c’est bien vrai qu’un attentat terroriste porte atteinte à ces valeurs. Mais si
on demandait aux gens « qu’est-ce que la liberté d’expression ? »,
« qu’est-ce que la République ? la Démocratie ? », on
aurait comme réponses, dans le meilleur des cas: « la liberté
d’expression, c’est la liberté de dire ce que l’on pense », dans les
limites autorisées par la loi (des limites larges puisque seuls les appels à la
haine et au meurtre sont interdits, à juste titre). « La République, c’est
quand on élit nos gouvernants. C’est un cadre qui garanti aux individus des
droits en contrepartie de devoirs. C’est un cadre qui considère tous les
individus égaux et libres. La Démocratie, c’est la souveraineté populaire,
c’est le gouvernement du peuple pour le peuple et par le peuple ». (On se
souviendra du Contrat Social de Rousseau, de la Démocratie en Amérique de
Tocqueville, de Voltaire, de Montesquieu).
On saura que notre démocratie est un système représentatif,
c’est-à-dire un système par lequel le peuple délègue la prise de décision à ses
représentants élus au suffrage universel, par exemple. Par un mécanisme de servitude
volontaire (notion très très importante), on accepte que d’autres, choisis
par nos soins, décident à notre place des règles à instaurer au bénéfice de
l’intérêt général.
Alors oui, la République, la Démocratie et la liberté
d’expression sont de très jolies choses. On peut être fiers de les avoir
théorisées. On peut aussi être fiers de les avoir institutionnalisées. Ce sont
des valeurs d’une grande noblesse et d’un profond humanisme. On se bat pour les
défendre et le sang coule pour les préserver ou les instaurer.
L’esprit français, c’est un esprit doué pour faire naître
des idées. Doué pour la théorie. C’est un esprit qui analyse, critique,
interroge, c’est un esprit provocateur, frondeur, animé. C’est un esprit
humaniste, intellectuel et scientifique qui colle aux idéaux de justice, de
solidarité, de progrès.
Si on reprend ces trois valeurs – République, Démocratie et
liberté d’expression – et qu’on les examine dans leur réalité, dans leur
effectivité, on constate que ce sont des réponses à des questions qui ne se
posent plus vraiment. Je m’explique.
D’un point de vue culturel, géographique et historique, on
vit en république démocratique depuis près de 200 ans en France. On a instauré
ces principes en institutions et depuis on maintient celles-ci au quotidien par
un travail incessant. C’est le cadre dans lequel nous vivons. Quand un attentat
terroriste vient frapper notre sol et tuer nos concitoyens, sont-ce les valeurs
républicaines qui sont « réellement » attaquées ? Par ricochet,
oui, mais pas de manière frontale. Je dirais que c’est davantage ce que nous
faisons de ces valeurs qui est visé.
Car sous la bannière de ces principes humanistes, nous ne
faisons pas de jolies choses.
Je dirais même que ces principes-là sont devenus un prétexte
pour étouffer l’esprit qui les a vus naître.
Au nom du principe républicain, le FN propose de rétablir la
peine de mort. Au nom de principes religieux, les djihadistes appellent au
meurtre de masse. Au nom de principes libéraux, nous cautionnons une
marchandisation galopante et la destruction pure et simple des ressources de la
planète. Et nous tuons au nom de la liberté. Nous laissons nos hommes de
pouvoir vendre des armes pour faire du profit, nous laissons les grandes
entreprises souiller les sols, exploiter les ressources des autres pays, etc, la
liste est longue et tout cela nous le savons sans vouloir le reconnaître
ouvertement.
Il y a les Valeurs, les Principes qui trônent sur un pied
d’estale, ennoblis par le passage du temps qui les sacralise progressivement.
Et puis il y a ce que nous en faisons, au quotidien, dans la praxis du pouvoir.
Le « pouvoir institutionnel » que nous croyons être le « vrai
pouvoir » dans nos représentations mentales ; mais aussi le
« pouvoir populaire » qui est, en fait, le vrai pouvoir.
Nous nous sentons dépassés par la marche des choses. Elles
vont vite, et puis nous avons du mal à identifier les acteurs des évènements. Par
exemple, prenons un grand groupe industriel : peut-on encore dire qu’un
homme – ou un directoire – en est à la tête ? Non, on voit bien qu’un groupe
industriel échappe à l’action des hommes qui le dirigent officiellement. Il
semble obéir à des forces financières qu’on ne sait pas vraiment comment
infléchir. Un groupe industriel est une entité qui dépasse les acteurs qui sont
censés le tenir. Alors il est normal que nous nous sentions dépassés. Et que
nous nous sentons impuissants. Mais quatre millions de personnes qui
spontanément descendent dans les rues, qu’est-ce si ce n’est une démonstration
de force ? Une force potentielle énorme. La force populaire. Ce n’est pas
juste un mouvement décoratif qui fera joli dans les livres d’histoire des
prochaines générations. Non, il y a quelque chose dans ce sursaut. Alors on poursuit.
Le concept de servitude volontaire dont je parlais plus
haut, a été abusé. On se rend bien compte que notre avis importe peu, qu’on
nous consulte par politesse républicaine mais qu’au fond, c’est un peu kiff
kiff bourrico pour notre pomme. C’est d’ailleurs un jeu dangereux, vraiment
dangereux, qui entretient la tentation totalitariste de l’extrême droite.
Par habitude, voire habitus, nous maintenons un système
politique qui ne défend plus l’intérêt général. Comment défendre l’intérêt
général alors que nous ne savons plus où il se situe ? (si tant est que
nous l’ayons jamais su). La matière à réflexion est bien là, toujours aussi
grouillante de questions, mais nous ne remuons plus grand-chose avec nos cervelles
tant les évènements se succèdent rapidement.
L’esprit français, celui des Lumières dont nous avons
hérité, qui bout en nous, est un esprit bien plus grand que celui qui consiste
timidement à critiquer comme le fait le fou du roi, critiquer et moquer pour
mieux accepter le roi au final. Car c’est un peu comme cela que je le vois cet
esprit français, de nos jours. Un fou du roi, qui fait rire le roi, rire le
peuple, et désamorce toute tentation populaire de remettre profondément en
cause notre beau roi républicain démocrate. C’est une image bien-sûr. Je ne
parle pas du Président, je parle du système politico-économique dans son
ensemble.
Quoique, quand
j’entends François Hollande appeler les français à faire les soldes et à
reprendre leur quotidien comme si de rien n’était, cela me froisse
considérablement et je l’imagine volontiers en bouffon danser sur une immense
table chargée de victuailles, comme au Moyen-âge, applaudi frénétiquement par
ses convives (les médias mainstream, les tenants d’un statu-quo du système…)
ravis du spectacle. C’est comme s’il nous disait, à nous, concitoyens :
« C’est bien mes petits, vous avez
montré que nous ne sommes pas d’accord avec les terroristes mais maintenant
rentrez chez vous sagement et laissez-nous prendre les mesures qui s’imposent,
pour votre bien. Surtout, ne vous remettez pas en cause. Continuez à
faire ce que vous faites très bien : consommer et travailler.»
Je crois que ce qui me chiffonne, c’est de voir le potentiel
de mobilisation que nous sommes et que nous ne savons plus pour quoi nous
mobiliser, parce que les causes sont nombreuses et mal définies. Le
climat ? La faim dans le monde ? Le terrorisme ? La
pauvreté ? La guerre ? Les OGM ? L’exécrable TAFTA ? Non,
tout cela n’est que conséquence. Mais la cause, la cause de tous ces maux,
bordel, elle est où ! Où est la cause… ? Je ne peux qu’inviter tout
un chacun à se remettre en cause car c’est peut-être bien en notre for
intérieur que se trouvent des débuts de réponses. Mais si, ce for intérieur,
vous savez ? Celui qui a souffert à
l’unisson avec des millions d’autres, celui nous a amené un instant à regarder
l’autre, quel qu’il soit, dans les yeux avec fraternité, ce for intérieur qui
abrite une envie d’agir. Ce for intérieur qui n’est pas d’accord.
Cette phrase que l’on entend de plus en plus souvent résonne
plus fort aujourd’hui à mes oreilles : « Soyez le changement que vous
voulez pour le monde », invitait Gandhi. Facile à dire ? Peut-être.
Mais par où commencer… ?
Tenez, je vous propose un petit jeu.
Première règle : s’accorder le temps de faire ce petit
jeu.
Deuxième règle : pas de livre, pas d’internet, pas de
calculette.
Troisième règle : se poser à soi-même les questions
suivantes en toute intimité, et y répondre avec le plus d’honnêteté et de
sincérité possible.
Quatrième règle : Quand on répond à une question,
systématiquement ajouter « Ah oui ? Et pourquoi ? » ou « Comment
cela ? », et développer sa réponse dans la bonne humeur. Il n’y a pas
d’ordre entre les questions.
Enfin, il n’y a pas de bonne ou mauvaise réponse. L’important,
c’est de chercher. Celui qui gagne a le droit d’entamer une discussion avec ses
proches, ses amis, qui il veut.
-
La rapidité est-elle une bonne chose ?
-
Qu’est-ce que l’intérêt général ? Où s’arrête-t-il ?
Est-il français ? Occidental ? Mondial ?
-
Si je perds tout ce que j’ai, que me reste-t-il ?
-
Suis-je raciste ? Si je dois rencontrer un
inconnu qui s’appelle Abdullah, et si je dois rencontrer un inconnu qui s’appelle
Sylvain, ma disposition intérieure est-elle la même ?
-
Qu’est-ce que la République pour moi ?
-
Qu’est –ce que la Liberté pour moi ? Est-ce
avoir le choix entre milles choses ? Est-ce la possibilité de devenir
celui que je peux être ? Quoi d’autre ?
-
Tout ce que je fais a-t-il un sens ? Lequel ?
-
Qu’est-ce que je regrette de n’avoir pas fait,
hier ou dans ma vie, et qu’est-ce qui m’empêche vraiment de le faire demain ?
Faire un saut à l’élastique, voir les dunes de Namibie, dire à mon père que je
regrette, embrasser ma jolie collègue ou mon patron ?
-
De quoi ai-je besoin pour être bien ? De
mes amis ? De ma télé ? De voir 50 likes sur mon dernier statut
facebook ? De me sentir vivant en respirant l’ai frais du matin ? De ne
surtout pas réfléchir et foncer au boulot ? De faire ce que je veux ?
Anything else ?
-
L’opulence est-elle une bonne chose ?
-
De quoi avons-nous peur, d’après moi ? Des
autres ? De rater quelque chose ? De rien ? De mourir ? De vivre ?
-
Qu’est-ce qu’une bonne chose ?
-
Je préfère quand elle pose des questions
ouvertes et assommantes ou bien quand elle fait deux ou trois propositions qui
orientent la réflexion ? Pourquoi ?
Bel article ! Du bon sens, de l'objectivité !
RépondreSupprimerÔ grand Dieu Occident !
Toi, qui domine le monde depuis 500 ans, toi qui détruit et pille hors de tes fontières pour constuire ton rêve de gloire. Toi qui prêche un idéal de liberté... Liberté économique, liberté d'expression... Tu ne te soucies guère des différences culturelles, tu imposes ta loi par la force de tes armes et de tes dollars. Tu écrases tout sur ton passage… Des peuples, des communautés souffrent à cause de toi.
Ton peuple te suit, parce que tu ne lui as pas donné d’autres modèles, d’autres choix. Tu t’es imposé si naturellement auprès de lui, si crédule, emprunt de tant d’espoir, et prêt à gober tout ce qui lui permettra de mieux vivre… Il n’a pas perçu le danger, car tu t’es construit en douceur.
Mais dans ton idéal de liberté, tu as oublié le principal… tu ne peux pas imposer TA liberté. La liberté est propre à chacun, elle a autant de définition que d’êtres pensants !
Alors… Ô grand Dieu Occident ! Je te prie de bien vouloir respecter les hommes… ceux-là même qui t’ont construit. Ne plus imposer ta domination… qui parfois fait exploser la colère de tes soumis.
Maurice