Notre société a besoin d’ordre. Cet ordre se construit au
moyen de codes qui permettent de catégoriser les diverses choses qui nous
entourent. Un des codes les plus ordonnant que nous ayons est le langage. Les
mots que nous employons découpent notre réalité en apposant une étiquette sur
des choses qui se ressemblent. Ainsi nous généralisons et simplifions les
choses pour les rendre plus accessibles à notre entendement et pouvoir nous
comprendre les uns les autres.
Nous masquons progressivement les innombrables nuances que
revêt notre réalité jusqu’à les nier totalement et perdre la signification des
choses simples.
Un des sujets les plus touchés, parmi tant d’autres, est la
sexualité.
Rien de plus fondamental dans notre société que la
sexualité.
Des centaines d’années de dogmatisme religieux et de codification
sociale ont encadré les comportements « corrects » pour le maintient
de l’ordre et sanctionné les comportements déviants, de manière cruelle.
Entre éthique et étiquetage, nous avons stigmatisé des
comportements que nous ne comprenions pas, dont nous ne voulions pas reconnaître
l’existence, parce que contradictoire avec l’ordre des choses.
Je veux parler de ces termes qui masquent une réalité plus
qu’ils ne définissent des groupes : hétérosexuels, homosexuels, bisexuels.
Est-il si difficile de reconnaître que nous ayons tous des
sensibilités différentes ? Certaines personnes sont tout simplement
attirées par d’autres personnes, et le genre de ces dernières est secondaire.
Pour beaucoup de personnes qui s'élèvent contre la "différence", les comportements sont influencés par l’intériorisation
de normes et de valeurs. Il est rassurant que l’on nous dise ce qu’il est bien
de faire et ce qui ne l’est pas. C’est comme cela que l’on suit docilement l’ordre
établi. C’est aussi comme cela que l’on sème les germes de contre-pensée, de
provocation, de rébellion.
Il est désolant de voir que de nos jours nous ne comprenons
pas.
Nous ne comprenons pas que les différences sont exacerbées parce qu’elles
ont été niées derrière nos étiquettes langagières, sous des codes de
comportement, alors qu’elles ont toujours été présentes et ont toujours fait
partie de la complexité humaine.
Oui, un homme peut en aimer un autre, une femme être séduite
par la personnalité ou le physique d’une autre, exactement comme un homme peut
tomber sous le charme d’une femme de 20 ans son aînée et réciproquement.
Dans
tous les sens l’amour s’exprime.
Notre capacité à penser et à raisonner dans
notre monde nous différencie juste un peu des autres espèces du règne animal.
Nous restons des animaux conscients de certaines choses. Plutôt que de nous
abaisser en niant notre complexité, élevons-nous et reconnaissons notre
capacité à nous découvrir, nous séduire, nous apprécier.
En matière de sentiments, ne nous arrêtons pas à
l’illusoire dictature des genres
Le terme amour recouvre déjà tant de nuances
de sentiments que tous les plus grands poètes ne sauraient se mettre d’accord sur une
définition.
L’Eglise avance que l’homosexualité est contre-nature, entre
tant d’autres archaïsmes que je préfère ne pas m’y référer, et trop de gens pensent
aisément ainsi.
Rien ne freinera notre habilité à nous reproduire de toute
façon, et nous avons plus à gagner à ouvrir les esprits qu’à les maintenir
cloisonnés.
Alors OUI au mariage pour toutes personnes qui s’aiment et qui désirent se marier ; OUI à l’adoption
pour tous les couples de bonne volonté.
Il est enrageant –je pèse ce terme- qu’aujourd’hui de tels
sujets fassent débat, qu’il y ait encore des gens qui aient honte de ce qu’ils
ressentent, qu’ils soient poursuivis, moqués, insultés, tués alors que le monde
a tant à gagner à inciter chaque personne à s’aimer pour ce qu’elle est, à
avoir confiance en soi. Cessons de nous poser de faux problèmes, laissons-nous
vivre notre intimité sans être pétris par la peur d’un imminent chaos social qui ne
viendra pas de là.
C'est vrai que ce sujet suscite de nombreux débats: sur l'institution du mariage, sur les limites de la tolérance face aux pratiques sexuelles (inceste, polygamie,etc...).
RépondreSupprimerQue le mariage soit une institution dépassée ou pas, je pense que si deux individus y voit une manière de symboliser leur union, il n'y a pas de raison pour leur dénier ce droit. Après le droit au mariage est très surement plus un prétexte pour solliciter une reconnaissance de la différence qu'un profond élan de romantisme. C'est un prétexte politique dans bien des cas, et cela n'enlève rien à la légitimité de la démarche. Le PACS est un entre-deux qu'ils considèrent insuffisant dans la démarche de tolérance.
Concernant la polygamie, eh bien ce sont pour moi des choses bien distinctes. La polygamie existe dans de nombreux pays où la question du mariage homo ne se pose pas. Ce sont des pratiques culturelles au même titre que le mariage chrétien.En France et dans les pays occidentaux aux coutumes façonnées par la judéo-chrétienté, nous partons -depuis peu- de l'idée que les hommes sont égaux, que les hommes et les femmes sont égaux. Il s'est toujours agit d'unir deux personnes et non davantage. La question se pose donc içi plus en termes de fidélité et d'infidélité.