Petite note qui fait suite à mon poste précédent sur la jolie
Natacha qui trouve le mariage gay contre-nature.
Je reviens sur
l'expression "mariage contre-nature".
Le mariage est une
institution. C'est à la fois une formalité administrative et sociale et un
rituel cérémoniel visant la reconnaissance par le groupe - ses semblables et
/ou un clergé - d'une union de deux êtres.
C'est une
institution culturelle, et la "culture" vise à encadrer la
"nature"1.
Souvent ce qui
émane de notre culture étouffe-t-il certaines choses que l'on ne veut pas voir. Ces choses ne disparaissant pas simplement parce qu'elles sont niées, elles continuent d'exister, et nous les considérons quand nous le voulons
bien, comme des abcès purulents, des anomalies, des maladies.
C'est la culture
qui est parfois bien plus contre-nature, simplement pour cette logique:
les hommes,
considérés comme des animaux sociaux, s'organisent nécessairement pour "contrôler"
leur nature - que certains considèrent comme sauvage, violente et destructrice,
que d'autres considèrent pacifiste, c'est une question de conviction, on est
loin d'être tous d'accord sur le fond de la nature humaine.
La culture est un
ensemble de codes conventionnels plus ou moins formels, érigeant des normes
générales, qui forment LA NORME, et ce qui s'en éloigne est qualifié de
déviance. La déviance est une menace pour la préservation de l'ordre
social.
Un homme et une
femme se mettent généralement ensemble. Pour la survie du groupe,
il a été décidé qu'il devait en être ainsi "normalement" pour tous.
Le reste est "hors catégorie", déviant, inutile, insignifiant et immoral.On le voudrait inexistant...
Que ce soit par amour ou par intérêt, deux êtres de genre différent s'unissent formellement face au groupe. Par exemple, le mariage repose entre autre sur la fidélité, déclarée, ouverte, consentie, jurée... Cela a-t-il jamais empêché la polygamie de fait, c'est-à-dire l'infidélité? Alors biensûr la fidélité relève autant d'une question de morale que d'une question de contrôle social. (Ce qui provoque un surplus d'émotion chez l'homme le conduit potentiellement à la violence: jalousie, possession, déception, etc; donc pour limiter ces "dégâts", on insiste sur le bien-fondé et la justesse de la fidélité, et c'est bien légitime...)
Le reste est "hors catégorie", déviant, inutile, insignifiant et immoral.On le voudrait inexistant...
Que ce soit par amour ou par intérêt, deux êtres de genre différent s'unissent formellement face au groupe. Par exemple, le mariage repose entre autre sur la fidélité, déclarée, ouverte, consentie, jurée... Cela a-t-il jamais empêché la polygamie de fait, c'est-à-dire l'infidélité? Alors biensûr la fidélité relève autant d'une question de morale que d'une question de contrôle social. (Ce qui provoque un surplus d'émotion chez l'homme le conduit potentiellement à la violence: jalousie, possession, déception, etc; donc pour limiter ces "dégâts", on insiste sur le bien-fondé et la justesse de la fidélité, et c'est bien légitime...)
Pour en revenir à
notre mariage gay, je vois plusieurs options:
Soit on fait
preuve de frilosité, de conservatisme, de pseudo-respect des normes culturelles
et dans ce cas on décide que le mariage est bien tel qu'il est, on essaye de sauver d'un soi-disant naufrage les vestiges d'un passé révolu. On en a une
conception "fermée" et l'institution ne concerne que les unions
hétéro.
Soit on ouvre un
peu plus ses petites mirettes et on regarde honnêtement les choses. Les
institutions, c'est nous qui les faisons. Alors leur persistance dans le temps
nous les rend imposante, on ne veut pas y toucher, le mariage a une aura quasi
sacrée, mais le mariage ne veut déjà plus dire la même chose qu'il y a 50 ans
par exemple. On se marie - quand on se marie- davantage pour exposer au grand
jour l'amour qui unit deux personnes que pour demander la bénédiction d'un
seigneur éthéré. On se marie pour faciliter certaines procédures
administratives. Le mariage n'est plus ce qu'il était. Que ce soit à déplorer
ou à encourager, là n'est pas la question. La question est de constater qu'aucune menace ne viendrait troubler l'ordre social si des homos veulent se marier. Et
s'ils veulent se marier, c'est surtout parce qu'on le leur empêche.
N'avons-nous pas d'autres problèmes, réels, à résoudre?
Je trouve que le
conservatisme repose sur des conceptions qui sont proches de celles qui mènent
au fondamentalisme. Le conservatisme, à mes yeux, trahit une peur du changement,
une croyance en l'incapacité des hommes à s'adapter au changement .Il trahit un
sentiment de méfiance face à l'inconnu et promeut les clivages entre les
différences.
Au sein d'une
société, les choses bougent très lentement. La "mentalité générale"
évolue très progressivement, encore plus lentement sur les fondements. Je pense
que les mentalités sont en train de changer au sujet du mariage gay, et
je le souhaite. De manière insidieuse, discrète les normes sont
amendées pour correspondre aux humeurs de la société. C'est un jeu très
complexe d'intérêts contradictoires, et il faut parfois très peu de choses pour
passer à côté de la norme honnête.
1 Les concepts « culture » et « nature »
sont employés dans un sens « Rousseauiste ». A lire, à feuilleter, à
googeliser : « le Contrat social », « Discours sur l’origine
et les fondements de l’inégalité parmi les hommes ».
ça n'est pas faciliter le débat que de lier les questions de droit au mariage et de parentalité (PMA, adoption, etc). Dans les couples hétéros, homos et que sais-je, les vrais problèmes sont les mêmes: divorce, familles recomposées, les enfants de toute façon connaissent des situations nouvelles. deux parents de même sexe n'a rien d'exceptionnel. Le principal c'est d'être responsable, de ne pas agir égoïstement (et beaucoup d'hétéro sont irresponsables et égoïstes en matière d'enfants)et surtout AIMER son conjoint et AIMER ses enfants.
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