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mercredi 26 février 2014

La pédale du prisonnier

Ma boss est en vacance cette semaine et, sans vergogne aucune, j'ai décidé de prendre un peu de temps pour papoter de choses et d'autres.

Ce matin j'ai entendu à la radio une petite brève au sujet d'une initiative mise en place dans une prison au Brésil. Des prisonniers pédalent sur des vélos "équipés" et ils "produisent de l'électricité" stockée dans des batteries.


(Le lien ne fonctionne pas comme je voudrais qu'il fonctionne car sur mon lieu de travail, les accès sont restreints. Je dois user de milles subterfuges (au moins) pour accèder à mon blog et de deux milles subterfuges (environ) pour publier sur mon blog...) Enfin bref.

Ce pédalage à la brésilienne m'a de suite fait penser à une chose que j'avais imaginée pour une de mes nouvelles, à l'époque où j'imaginais beaucoup.

Dans un futur très lointain – en fait, dans un futur « étranger », c’est-à-dire sans que dans notre présent réside quoi que ce soit qui l’annonce ou l'autorise – les hommes avaient un rapport très particulier à l’énergie (ça fait bizarre de parler au passé dans le futur, non ?...).

Avant d’aller plus loin, tachons de comprendre en quoi consiste le système mis en place dans la prison brésilienne. Le système est apparu il y a quelques années dans des salles de sport américaines. On décidait d’utiliser les efforts des adhérants pour alimenter les installations en électricité. C’est cela qui a inspiré le directeur de la prison de Santa Rita do Sapucaí. Le vélo utilisé transforme le pédalage en courant électrique grâce à des capteurs et un générateur installé au pied de la machine qui convertit l’énergie cinétique en électricité. On peut ainsi produire de l’électricité qui peut être stockée dans des batteries pour servir ultérieurement. Dans le cas de Sapucai, cette électricité sert à faire fonctionner quelques lampadaires de la ville. Or il faut savoir que stocker de l'énergie est très compliqué et que les batteries contribuent à la pollution de l'air ambiant... Cela dit, je trouve le principe "social" excellent.

Dans mon futur imprésentisé, ou « extra-présentisé », n’importe quel effort physique qui était effectué volontairement par quelqu’un dans le but précis de convertir une forme d'énergie libre en énergie utilisable, produisait, donc, de l'énergie sous des formes particulières (et pas seulement sous forme de chaleur émanant du corps). Il n’était pas nécessaire que l’effort physique soit lié à un « appareil » (comme un vélo), il importait davantage que l’effort s’inscrive en harmonie dans son environnement et que l’effort soit conscient et volontaire.

De même, l’énergie convertie pouvait être conservée sans recours à aucun support matériel (comme une batterie). Dans ce futur, de toute façon, toute la technologie était dématérialisée. Ce qui ne veut pas dire qu’elle était virtuelle, numérique ou quoi que ce soit (comme notre présent le laisserait suggérer). Non, c’était une technologie qui reposait – on va dire – sur l’exploitation de phénomènes que seuls des capacités de perception « autres » permettaient de percevoir…. Des humains « autres », une civilisation « autre ». Vous imaginez ? Un réseau de communication entre toutes formes d'"êtres" de nature végétale, minérale, gazeuse, animale, un réseau que l'on pourrait appréhender non pas via nos sens physiques, mais par "le cœur", ou l'intuition, l'écoute.

Ces gens auraient élaboré une technologie naturelle qui aurait été, à nos yeux à nous, totalement invisible, et donc inexistante et pourtant omniprésente.

Imaginons que le réseau d’interactions ait été accessible à l’humain, moyennant, je ne sais pas, une alimentation particulière, une disposition de pensée, et que toute une formidable technologie soit issue d’une forme de coopération « inter-species », « super-taxonomique »… les hommes pouvant être à leur place sans rien casser du tout… Bon, un petit peu de casse quand même sinon ils ne sont plus tout à fait humain… Une symbiose entre l'homme et son milieu.

En tout cas ils consacraient, en grande majorité, quelques heures du jour à "convertir de l'énergie" nécessaire au maintient des choses, histoire de « contribuer » à l’ordre des choses et non pas au désordre, comme le font les prisonniers qui pédalent au Brésil.

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