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Petite épistémologie de la créativité - première partie

(Sous-titre provisoire: De la contrainte nécessaire.) Une des choses qui font de l’Homme un être vraiment étonnant est sa capacité à in...

lundi 12 novembre 2012

Hétéro, homo, bi, trans et caetera


Notre société a besoin d’ordre. Cet ordre se construit au moyen de codes qui permettent de catégoriser les diverses choses qui nous entourent. Un des codes les plus ordonnant que nous ayons est le langage. Les mots que nous employons découpent notre réalité en apposant une étiquette sur des choses qui se ressemblent. Ainsi nous généralisons et simplifions les choses pour les rendre plus accessibles à notre entendement et pouvoir nous comprendre les uns les autres.

Nous masquons progressivement les innombrables nuances que revêt notre réalité jusqu’à les nier totalement et perdre la signification des choses simples.

Un des sujets les plus touchés, parmi tant d’autres, est la sexualité.

Rien de plus fondamental dans notre société que la sexualité.

Des centaines d’années de dogmatisme religieux et de codification sociale ont encadré les comportements « corrects » pour le maintient de l’ordre et sanctionné les comportements déviants, de manière cruelle.
Entre éthique et étiquetage, nous avons stigmatisé des comportements que nous ne comprenions pas, dont nous ne voulions pas reconnaître l’existence, parce que contradictoire avec l’ordre des choses.

Je veux parler de ces termes qui masquent une réalité plus qu’ils ne définissent des groupes : hétérosexuels, homosexuels, bisexuels.

Est-il si difficile de reconnaître que nous ayons tous des sensibilités différentes ? Certaines personnes sont tout simplement attirées par d’autres personnes, et le genre de ces dernières est secondaire.

Pour beaucoup de personnes qui s'élèvent contre la "différence", les comportements sont influencés par l’intériorisation de normes et de valeurs. Il est rassurant que l’on nous dise ce qu’il est bien de faire et ce qui ne l’est pas. C’est comme cela que l’on suit docilement l’ordre établi. C’est aussi comme cela que l’on sème les germes de contre-pensée, de provocation,  de rébellion.

Il est désolant de voir que de nos jours nous ne comprenons pas. 
Nous ne comprenons pas que les différences sont exacerbées parce qu’elles ont été niées derrière nos étiquettes langagières, sous des codes de comportement, alors qu’elles ont toujours été présentes et ont toujours fait partie de la complexité humaine.

Oui, un homme peut en aimer un autre, une femme être séduite par la personnalité ou le physique d’une autre, exactement comme un homme peut tomber sous le charme d’une femme de 20 ans son aînée et réciproquement. 
Dans tous les sens l’amour s’exprime. 

Notre capacité à penser et à raisonner dans notre monde nous différencie juste un peu des autres espèces du règne animal. Nous restons des animaux conscients de certaines choses. Plutôt que de nous abaisser en niant notre complexité, élevons-nous et reconnaissons notre capacité à nous découvrir, nous séduire, nous apprécier. 
En matière de sentiments, ne nous arrêtons pas à l’illusoire dictature des genres

Le terme amour recouvre déjà tant de nuances de sentiments que tous les plus grands poètes  ne sauraient se mettre d’accord sur une définition.

L’Eglise avance que l’homosexualité est contre-nature, entre tant d’autres archaïsmes que je préfère ne pas m’y référer, et trop de gens pensent aisément ainsi. 
Rien ne freinera notre habilité à nous reproduire de toute façon, et nous avons plus à gagner à ouvrir les esprits qu’à les maintenir cloisonnés.

Alors OUI au mariage pour toutes personnes qui s’aiment  et qui désirent se marier ; OUI à l’adoption pour tous les couples de bonne volonté.


Il est enrageant –je pèse ce terme- qu’aujourd’hui de tels sujets fassent débat, qu’il y ait encore des gens qui aient honte de ce qu’ils ressentent, qu’ils soient poursuivis, moqués, insultés, tués alors que le monde a tant à gagner à inciter chaque personne à s’aimer pour ce qu’elle est, à avoir confiance en soi. Cessons de nous poser de faux problèmes, laissons-nous vivre notre intimité sans être pétris par la peur d’un imminent chaos social qui ne viendra pas de là.

1 commentaire:

  1. C'est vrai que ce sujet suscite de nombreux débats: sur l'institution du mariage, sur les limites de la tolérance face aux pratiques sexuelles (inceste, polygamie,etc...).
    Que le mariage soit une institution dépassée ou pas, je pense que si deux individus y voit une manière de symboliser leur union, il n'y a pas de raison pour leur dénier ce droit. Après le droit au mariage est très surement plus un prétexte pour solliciter une reconnaissance de la différence qu'un profond élan de romantisme. C'est un prétexte politique dans bien des cas, et cela n'enlève rien à la légitimité de la démarche. Le PACS est un entre-deux qu'ils considèrent insuffisant dans la démarche de tolérance.
    Concernant la polygamie, eh bien ce sont pour moi des choses bien distinctes. La polygamie existe dans de nombreux pays où la question du mariage homo ne se pose pas. Ce sont des pratiques culturelles au même titre que le mariage chrétien.En France et dans les pays occidentaux aux coutumes façonnées par la judéo-chrétienté, nous partons -depuis peu- de l'idée que les hommes sont égaux, que les hommes et les femmes sont égaux. Il s'est toujours agit d'unir deux personnes et non davantage. La question se pose donc içi plus en termes de fidélité et d'infidélité.

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